Pétrole : 18 milliards d’euros d’investissements en Norvège, en 2024
Chili, Azerbaïdjan, Norvège ; le monde de l’énergie est riche en actualités. Tour d’horizon.
Hydrogène vert : le Chili recherche des investisseurs en Europe
Le gouvernement Chili est venu prendre le pouls d’éventuelles opportunités en Europe, à l’occasion du salon de l’hydrogène, Hyvolution, qui se tenait à Paris, du 28 au 30 janvier dernier. Le Chili est l’un des pays dont la transition énergétique est la plus dynamique et la plus avancée. « Nous sommes pionniers dans le développement des énergies renouvelables », aime à rappeler, Diego Pardow, ministre de l’Energie du pays. « Avec les ressources dont il dispose, le Chili est le seul pays au monde à pouvoir prétendre devenir neutre en carbone dès 2040 », illustre Marcos Kulka, directeur général de H2Chile, association réunissant 102 entreprises chiliennes, aussi présente à Hyvolution.
Le Chili d’Amérique du Sud a pour ambition de fermer (ou reconvertir) ses 21 centrales à charbon d’ici 2040 et a besoin d’énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène vert qui viendra compenser. Selon Marcos Kulka, une part de 24% de la réduction des émissions de CO2 du pays viendra de l’hydrogène et de ses dérivés, pour décarboner l’industrie lourde, notamment l’exploitation minière du cuivre, dont le Chili est le premier exportateur mondial. Qu’il s’agisse de l’énergie solaire près du désert d’Atacama ou des champs d’éoliennes dans le sud du pays où les vents forts sont fréquents, le Chili a une grande capacité de production d’électricité verte et souhaite devenir « l’un des producteurs d’hydrogène vert les plus compétitifs du monde car plus de 60% du coût final de l’hydrogène vient du prix de l’électricité utilisée pour le produire ». L’abondance et les bas coûts des énergies renouvelables attirent de nombreux industriels européens, comme le groupe autrichien Austria Energy, les Français Engie, TotalEnergies et EDF, ainsi que des investisseurs allemands, néerlandais ou norvégiens, désireux d’importer de l’hydrogène vert en Europe.
Azerbaïdjan : + 35% de sa production de gaz d’ici 2034
L’Azerbaïdjan compte augmenter sa production de gaz de 35% d’ici 2034, passant de 35 milliards mᶾ (bpm) à 47 milliards de mᶾ (bpm), à contre-sens total de la tendance actuelle qui est à la décarbonation. « L’Azerbaïdjan augmente sa production de gaz alors que le monde a un besoin urgent de se débarrasser de ses habitudes en matière de combustibles fossiles », a déclaré à l’AFP Patrick Galey, chargé des enquêtes à Global Witness. Dans les années 2030, le gaz représentera plus de 50% des énergies fossiles du pays selon les données de Rystad Energy transmises à l’AFP.
Les exportations de gaz du pays, qui ont triplé depuis 2015, se font essentiellement à destination de la Géorgie, de la Turquie, de l’Iran et de l’Europe. Situation ironique lorsque l’on sait que l’Azerbaïdjan accueillera la prochaine COP 29 dans sa capitale Bakou.
Norvège : investissement record en 2025
Les entreprises pétrolières en Norvège vont investir 18 milliards d’euros dans le pays, devenu le plus grand fournisseur de gaz d’Europe depuis l’invasion russe de l’Ukraine. Soit +15% d’investissement par rapport à la même période en 2023. Deux mois après la clôture de la COP 28 de Dubaï où il a été acté l’abandon progressif des énergies fossiles, Oslo se défend en invoquant l’emploi, le développement des compétences mais aussi l’importance de garantir des livraisons stables d’énergie aux autres Européens.
En janvier, la justice norvégienne a invalidé trois licences pétrolières au motif que l’impact climatique de ces projets, y compris la combustion des hydrocarbures qui en sortent ou doivent en sortir, n’avait pas été suffisamment étudié.
Source : AFP