Les prix du pétrole ont amorcé une légère reprise mardi 11 mars, après leur forte baisse de la veille, alimentée par des inquiétudes sur la santé de l’économie américaine.
Le Canada pourrait détourner ses importations destinées à son voisin, pour contrer la politique américaine des droits de douane.

Les prix du pétrole ont amorcé une légère reprise mardi 11 mars, après leur forte baisse de la veille, alimentée par des inquiétudes sur la santé de l’économie américaine.

L’OPEP+ augmente sa production de 120 000 barils par jour

Le baril de Brent de la mer du Nord, avec livraison en mai, a progressé de 0,40 %, atteignant 69,56 dollars. Son homologue américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, a enregistré une hausse de 0,33 %, s’établissant à 66,25 dollars. « Les cours ont fortement chuté en raison des craintes d’un ralentissement économique aux États-Unis, qui pourrait peser sur la demande en pétrole », a expliqué Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates. Ces inquiétudes ont été renforcées par la déclaration évasive du président américain lorsqu’il a été interrogé sur une possible récession, au micro de Fox News. Donald Trump se contentant d’évoquer une « période de transition ».

Selon Andy Lipow, les cours se redressent également après l’annonce, lundi 3 mars, de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+), confirmant le maintien de leur calendrier d’augmentation de la production. Le plan de l’Opep+ prévoit une augmentation mensuelle de 120 000 barils par jour sur 18 mois, avec une dérogation spécifique pour les Émirats arabes unis. Ainsi, en avril, le marché verra l’ajout de 138 000 barils quotidiens.

L’approvisionnement américain en délicatesse à cause des « tariffs »

Cependant, les analystes estiment que l’Opep+ ne laissera pas les cours du brut chuter davantage. L’Arabie saoudite, leader du cartel, a notamment besoin de revenus élevés pour financer son ambitieux programme de réformes Vision 2030, porté par le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Par ailleurs, une guerre commerciale naissante avec le Canada pourrait affecter l’approvisionnement en pétrole brut des États-Unis. Mardi, Donald Trump a intensifié la pression sur Ottawa en annonçant le doublement des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, passant de 25 % à 50 %, une mesure devant entrer en vigueur dès mercredi. En réaction, le Canada a promis de riposter à toute escalade tarifaire. « Si le président Trump impose des droits de douane sur le pétrole canadien, une partie de cette production pourrait être détournée des États-Unis, ce qui soutiendrait les prix du WTI », a estimé M. Lipow. Le pétrole canadien constitue 60 % des importations américaines de brut, soit environ quatre millions de barils par jour.

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.