Pétrole : stagnation entre risque géopolitique et demande chinoise
Les cours du pétrole stagnent du fait des troubles au Proche-Orient ainsi que des difficultés économiques de la Chine.
Le Brent de la mer du Nord tout comme le WTI étaient stables le vendredi 9 février. Le Brent affichait une micro-progression de + 0,01% à 81,65 dollars, tandis que le WTI ne progressait que légèrement plus (+ 0,18%) à 76,36 dollars. Deux forces aux conséquences contraires peuvent expliquer cette constance dans les cours du brut.
Instabilité au Proche-Orient
Le conflit israélo-palestinien menace l’approvisionnement en brut venant de la région. « Les marchés ont été incités récemment à rétablir les primes de risque géopolitique dans les indices de référence du pétrole, alors que les risques liés à l’offre persistent », explique Han Tan, analyste chez Exinity. Pour John Evans, analyste chez PMV Energy : « Il n’était pas difficile pour les acteurs du secteur pétrolier de conclure que (…) la prime de conflit n’était pas suffisamment prise en compte, faisant ainsi grimper les prix du brut ». Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu ayant fermement rejeté la proposition de cessez-le-feu émise par les Etats-Unis, en milieu de semaine, l’influence sur les prix du brut devrait persister.
Faiblesse de la demande chinoise
Si, le 8 février, les deux références du brut ont connu leur plus forte hausse depuis un mois, la tendance ne s’est pas accentuée le lendemain. Pour cause, la publication, ce même 8 février, de l’indice des prix de la consommation chinoise sur le mois de janvier. Cet indice est un excellent baromètre de l’inflation. Ici, c’est la déflation qui guette l’Empire du Milieu, avec une baisse des prix de 0,8% (contre 0,3% le mois précédent), soit le rythme le plus rapide depuis 14 ans. Cette situation pousse généralement les consommateurs à différer leurs achats, espérant de nouvelles baisses, ce qui influence la stratégie des entreprises : « Cela entraîne une baisse des revenus pour les entreprises, qui peuvent dans certains cas réduire leurs coûts, y compris l’emploi (…) Ce cycle pourrait peser sur la demande chinoise en pesant sur son économie et diminuant l’utilisation de produits raffinés en Chine », explicite John Evans.
Source : AFP