Vendredi 6 janvier, Bruno Le Maire a annoncé que les TPE ne payeraient pas plus de 280 €/MWh en moyenne sur 2023. Une annonce prématurée, à en croire l’ANODE, l’association des fournisseurs d’énergie (Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Energie).

Pas de tarif à 280 €/MWh sans compensation de l’Etat

« Nous sommes fatigués d’être montrés du doigt, dès que le prix de l’électricité flambe » explique ce matin, au micro de RMC, Naima Idir, la Présidente de l’ANODE.

« Les fournisseurs sont, comme les consommateurs, touchés de plein fouet » par la crise des prix de l’énergie. « Nous ne sommes pas des profiteurs de guerre » ajoute-t-elle encore.

« On souhaite rappeler que l’année dernière, à travers la charte fournisseurs dont il a beaucoup parlé, le gouvernement nous a fortement incités à contractualiser avec les clients pour le second semestre », malgré le contexte marché haussier et volatil.

Si cela n’avait pas été fait, de nombreuses entreprises se seraient en effet retrouvées sans contrat. « Les fournisseurs ont mené un véritable marathon pour signer et couvrir des centaines de milliers de contrats au 2nd semestre 2022 » insiste le communiqué de l’association publié dans la foulée de cette interview.

Or, « Maintenant, parce que les prix ont chuté, en raison de facteurs météo notamment, le gouvernement souhaite que nous participions au financement de la mesure ».

Impossible déclarent les fournisseurs : « une révision du prix des contrats pour prendre en compte cette baisse serait synonyme de pertes pour les fournisseurs, et qui dit pertes, dit potentielles faillites ou retraits du marché français – laissant alors des clients, qui bénéficiaient de prix garantis, sans contrats.« 

Le communiqué de presse pointe une décision politique décolérée de la situation financière des fournisseurs d’énergie :  « Si certains fournisseurs sont aussi producteurs d’électricité, ils ne réalisent pas de superprofits non plus car les producteurs sont taxés par le mécanisme de rente infra-marginale.« 

Ni bouc-émissaires, ni pigeons ! protestent les fournisseurs

« Nous avons la mauvaise sensation que le Gouvernement essaie de faire les poches des fournisseurs pour financer cette mesure. Or les poches des fournisseurs n’ont pas toutes la même profondeur et nombreuses sont déjà trouées !« 

« Les fournisseurs n’ont pas moins de 5 mécanismes de soutien complexes, souvent décidés dans l’urgence par les pouvoirs publics, avec des règles et des bénéficiaires différents, à mettre en oeuvre dans un temps record en ce début d’année.« 

Les fournisseurs assurent cependant de leur pleine mobilisation et répondront présents, pour mettre en oeuvre l’ensemble des dispositifs d’aide décidés par les pouvoirs publics, « à la condition d’avoir la garantie de la bonne compensation du coût des mesures décidées« .

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.