Post ARENH : l’Etat demande des efforts à EDF
Alors que la fin de l’ARENH approche, les négociations pour l’après dispositif traînent en longueur.
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, a appelé mardi EDF à réaliser des efforts pour garantir la compétitivité des entreprises industrielles françaises, notamment les plus gourmandes en électricité.
Des contrats de long terme en attente
Les discussions entre EDF et les industriels s’ éternisent pour définir les nouvelles conditions tarifaires qui leur permettront de rester compétitifs après le 31 décembre 2025, date de la fin programmée du dispositif ARENH. Selon Marc Ferracci, ces négociations doivent aboutir à la signature de contrats de long terme, assurant un prix stable et raisonnable sur plusieurs années.
« Aujourd’hui, nous sommes en discussion avec EDF pour s’assurer que dans sa relation avec les industriels (…), des perspectives soient données pour avoir la certitude, pendant dix ans, pendant quinze ans, qu’ils auront accès à de l’électricité à un coût raisonnable », a déclaré Marc Ferracci sur le plateau de Public Sénat.
Les industriels en attente de visibilité, depuis de longue semaines déjà
Les industriels ont exprimé leurs inquiétudes à plusieurs reprises, demandant de la « visibilité » sur leurs coûts énergétiques futurs. En juillet dernier, ils avaient déjà critiqué EDF pour ne pas proposer de contrats suffisamment « équilibrés », insistant sur l’importance de garantir des conditions avantageuses à long terme. Marc Ferracci a confirmé ces attentes, soulignant que son rôle en tant que ministre de l’Industrie est de faciliter les négociations et de s’assurer que ces entreprises conservent leur compétitivité.
« Il est crucial que de nombreux contrats soient signés rapidement et dans de bonnes conditions pour nos industriels », a ajouté le ministre, rappelant l’urgence de sécuriser ces accords.
Des contrats déjà signés… mais trop peu
En avril 2024, lors d’une audition devant la commission d’enquête du Sénat sur les prix de l’électricité, Marc Benayoun, directeur exécutif d’EDF, a précisé que 671 contrats de vente d’électricité à long terme avaient déjà été signés, représentant un volume de 5 TWh par an.
Ces contrats, signés pour quatre à cinq ans, ont été conclus à un prix « autour de 70 euros le mégawattheure », conformément à l’accord de novembre 2023 passé entre EDF et le gouvernement, avait-il alors souligné.
Cependant, Frank Roubanovitch, président de l’association Cleee, qui représente les grands consommateurs d’énergie, a rapidement alerté sur le caractère conjoncturel de cette dynamique. « Les prix sont raisonnables aujourd’hui, mais les industriels manquent de visibilité à long terme », a-t-il ainsi déclaré.
Il a également précisé que les 70 €/MWh annoncés par EDF ne sont qu’une estimation et non une garantie pour les quinze prochaines années. Une position partagée par de nombreux acteurs du secteur.