Entre bon approvisionnement, stocks confortables et demande en perte de vitesse, le marché offre des opportunités pour sécuriser son budget gaz. Ce contexte favorable pourrait s’inverser dès la fin de l’été.

Les craintes liées à l’approvisionnement se maintiennent

En mai le marché du gaz est parti à la hausse. Il a notamment été soutenu par les maintenances des infrastructures gazières en Norvège, alors que ces interventions avaient été annoncées.

Le marché s’est-il souvenu que, l’an passé, les maintenances norvégiennes ont été finalement prolongées d’un mois ?

Cela est probable et témoigne d’une inquiétude persistante sur l’approvisionnement. Depuis la crise, les acheteurs ont d’ailleurs changé leur modus operandi. Ils privilégient désormais les achats de gaz par vague, plutôt qu’au jour le jour, ce qui accroit également la volatilité des cours.

De nouvelles maintenances sont prévues à la fin du mois d’août et début septembre. Compte tenu de la fébrilité du marché, de nouvelles hausses des prix ne sont pas inenvisageables.

D’autres facteurs possiblement haussiers sont à aussi surveiller, notamment la demande asiatique de GNL.

La course au GNL attise l’émotivité du marché gazier

Certains analystes estiment que la Chine finira par moins peser dans la course au GNL, en raison de l’augmentation de ses imports de gaz russe.

Il est certain que Moscou, coupé de ses acheteurs européens, s’est tourné vers Pékin pour écouler ses stocks de gaz. A moindre prix parait-il : Bloomberg rapporte que la Russie vend son gaz quasi 30 % cher à la Chine qu’à l’Europe avant la guerre en Ukraine.

Mais Pékin va-t-elle faire le choix d’accroitre sa dépendance à l’égard du gaz russe, alors que le pays a au contraire cherché à diversifier ses sources d’importation ces dernières années ? Les négociations sino-russes autour du Power of Siberia 2, au point mort, donnent un semblant de réponse.

Quoi qu’il en soit, d’autres pays du continent asiatique vont continuer à pousser la demande de GNL, le gaz leur permettant de se détourner du charbon pour la production d’électricité.  C’est par exemple le cas de l’Inde, troisième consommateur mondial d’énergie.

La situation géopolitique, la grande inconnue de l’équation

En ce milieu de printemps, le secteur de l’énergie s’est affolé face à l’éventualité d’un conflit entre Tel-Aviv et Téhéran. Si l’escalade redoutée n’a pas eu lieu, on ne peut néanmoins pas présager de l’évolution de la scène géopolitique au Moyen-Orient. En Europe, la guerre entre l’Ukraine et la Russie continue d’occuper les instances politiques de Bruxelles.

L’Europe, justement, dépend toujours des pays tiers pour son approvisionnement en gaz. « L’UE a réussi à retrouver les ressorts pour faire face à la baisse de l’offre en gaz russe, de manière très rapide. Il s’agit désormais de pérenniser ces politiques », en misant sur les énergies décarbonées a récemment rappelé Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l’Institut Jacques Delors.

Or, les récentes élections européennes pourraient rebattre les cartes et « pousser au détricotage du Pacte vert » comme s’inquiète la Fondation Jean Jaurès.

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.