Poutine impose le paiement du gaz russe en roubles dès ce 1er avril
Poutine a changé d’avis. Alors qu’il assurait hier au gouvernement allemand que les paiements des importations de gaz « continueraient à être en euros», il a annoncé ce jour avoir signé un décret imposant aux acheteurs des pays étrangers « inamicaux » de payer en roubles leurs livraisons de gaz naturel à compter de ce vendredi 1er avril. En cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés ».
Paiement du gaz en roubles : qu’implique concrètement la déclaration de Poutine ?
Encore hier soir, le Kremlin assurait que le passage à la devise russe pour le règlement des importations de gaz se ferait progressivement.
La nuit aura suffi à Vladimir Poutine pour s’impatienter.
Les pays « inamicaux » devront « ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain », a ainsi déclaré Poutine ce jeudi 31 mars. Le prix du gaz reste cependant libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars.
«Si ces paiements ne sont pas effectués, on considérera que ce sera une infraction aux obligations de la part de l’acheteur, et cela aura toutes les conséquences qui s’imposent», a encore menacé Vladimir Poutine.
« Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paye les livraisons, il n’y a dans les faits aucun changement. » a tempéré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin. « Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat ».
Plus largement, comme le précise les Echos, les sociétés étrangères auront la possibilité de réaliser des versements en euros ou en dollars sur les comptes en roubles qu’elles auront ouverts chez Gazprombank. Cette dernière est une filiale du géant gazier Gazprom. Il s’agit aussi de l’une des banques russes contrôlées par l’Etat qui n’est pas sous le coup de sanctions internationales.
En filigrane, Moscou protège ainsi Gazprombank de potentielles sanctions occidentales à venir. La facturation en roubles permettra aussi à la Russie de soutenir sa monnaie, mise à mal par les sanctions occidentales : Moscou impose déjà à ses entreprises exportatrices de convertir une majeure partie (environ 80 %) de leur chiffre d’affaires en roubles.