Patrick Martin (Medef) presse l’État et EDF d’agir pour garantir des tarifs acceptables pour assurer la compétitivité des industriels.
Patrick Martin presse l’État et EDF d’agir pour garantir des tarifs acceptables pour assurer la compétitivité des industriels.

Face aux inquiétudes persistantes des industriels sur le coût de l’électricité, le président du Medef Patrick Martin presse l’État et EDF d’agir pour garantir des tarifs acceptables. Il défend un prix de l’électricité bien inférieur aux projections actuelles, pour éviter une perte d’attractivité du territoire.

Un prix plafond à 50 €/MWh réclamé pour les industriels

Le 7 mai dernier, devant la commission des Affaires économiques du Sénat, Patrick Martin a exprimé une position claire et ferme sur le coût de l’électricité. Le président du Medef a estimé qu’un « bon prix » pour les entreprises énergo-intensives devait se situer à « maximum 50 €/MWh », un tarif nettement inférieur au coût de production nucléaire estimé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui table sur 60 €/MWh pour la période 2026-2030.

Jusqu’ici discret sur le sujet, le Medef monte désormais au créneau. Ce signal fort intervient alors que les discussions entre l’État et EDF sur les futurs contrats de long terme sont toujours en cours. Ces contrats doivent garantir un tarif stable à partir de 2026, mais les incertitudes demeurent. Patrick Martin insiste sur l’urgence : « l’impact du prix de l’énergie sur la réindustrialisation ou l’attractivité du territoire est absolument évident ».

Des prix toujours trop élevés et un climat d’incertitude

Malgré une détente récente sur les marchés de l’énergie, les entreprises restent confrontées à des prix élevés, parfois prohibitifs. Selon la quatrième phase de l’enquête énergie menée par le Medef en mars 2024, 53 % des entreprises déclarent payer l’électricité à plus de 180 €/MWh, et 18 % dépassent même les 280 €/MWh — une situation particulièrement critique pour les PME. Nombre d’entre elles ont souscrit leurs contrats lors du pic de la crise énergétique et subissent encore aujourd’hui ses effets.

Ce manque de visibilité et cette instabilité tarifaire fragilisent la compétitivité industrielle française. Patrick Martin alerte : « beaucoup d’investissements de la part de ces entreprises sont suspendus ou sont transférés » à l’étranger en raison des prix trop élevés. Pour le patron des patrons, il devient urgent de sécuriser des conditions tarifaires soutenables pour permettre aux entreprises de se projeter, investir, et participer à la réindustrialisation du pays.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.