Prix de l’électricité : retard dans l’allocation de l’ARENH supplémentaire ?
Alors que la crise des prix de l’énergie semble s’installer, la mise en œuvre des 20 TWh d’ARENH supplémentaires annoncés par le gouvernement ne se profile toujours pas. Doit-on s’inquiéter ?
Un calendrier qui prend du retard
La mise à disposition des 20 TWh supplémentaires destinés à lutter contre la hausse des prix de l’électricité était annoncée pour le 1er avril prochain. Les modalités de cette allocation devaient être connues a minima 15 jours avant.
Or, rien n’a encore été publié et aucune communication n’émane du gouvernement sur le sujet. Un silence qui ne manque pas d’inquiéter fournisseurs d’énergie mais aussi entreprises et collectivités.
Des oppositions freinent le dispositif
Vent debout contre l’ARENH de longue date, les syndicats se sont immédiatement opposés au surplus de 20 TWh. Pour eux, comme pour la direction d’EDF, cela s’apparente à de la spoliation. Un terme largement réfuté par les pouvoirs publics qui ont rappelé que ces volumes d’ARENH supplémentaires ne représenteront pas un manque à gagner mais une réduction du sur-gain réalisé en 2021 par l’Electricien historique.
Dans la foulée, le Conseil supérieur de l’énergie s’est opposé par deux fois aux propositions de l’exécutif, le 11 février puis le 3 mars. L’avis de cette instance nationale est consultatif et les pouvoirs publics n’ont donc pas obligation de le suivre. Cependant, on imagine aisément que le gouvernement préfère prendre du temps pour que les textes soient approuvés. C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré la DGEC qui a imputé ce retard aux nombreux textes en cours d’analyse.
Selon le média spécialisé EUROP’ENERGIES, la DGEC et le gouvernement seraient également toujours en train de travailler aux « modalités (surtout en termes de prix) de revente de l’électricité déjà réservée par les fournisseurs pour leurs clients à laquelle l’arenh se substituera. »
Ce n’est un secret pour personne, les arcanes législatives relèvent du temps long. Mais certaines entreprises et acteurs publics n’ont plus le temps, face à une facture d’électricité qui s’alourdit jusqu’à les mettre en péril.