Prix de l’énergie : les industriels attendent davantage du gouvernement
Dans un communiqué de presse daté du 8 octobre, Nicolas de Warren, président de l’UNIDEN (l’Union des industries utilisatrices d’énergie) interpellait les pouvoirs publics : : « à crise exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! Il faut prendre des décisions de très court terme et lancer en parallèle des chantiers structurels afin que l’industrie puisse, en France, bénéficier à plein de l’atout exceptionnel d’un mix électrique déjà décarboné à 93% et très compétitif sur le long terme : c’est un gage de sa souveraineté énergétique et industrielle. »
Les pouvoirs publics s’emparent du dossier
Le gouvernement semble vouloir lui apporter des éléments de réponse. Il a ainsi évoqué ce mardi 19 octobre plusieurs « pistes » pour soutenir à court terme les industries très consommatrices en énergie face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Les pouvoirs publics étudient également la manière de stabiliser les prix de l’électricité à plus long terme : pour ce faire un groupe de travail dédié sera créé.
Cette dernière déclaration a rassuré les industries énergo-intensives, dont les représentants ont été reçus par par les ministres de la Transition écologique Barbara Pompili et de l’Industrie Agnès Pannier. En revanche, les mesures de court terme sont loin de les satisfaire.
Des mesures à court terme qui ne sont pas à la hauteur
En plus de la baisse de la CSPE, déjà annoncée par Jean Castex et applicable à l’ensemble des entreprises début 2022, le gouvernement réfléchit à réaliser une avance partielle du règlement de la compensation des coûts indirects du carbone.
Habituellement versée l’année « n+1 », cette aide pourrait être versée aux entreprises concernées, partiellement, en année « n » soit dès l’an prochain. Cette mesure présente l’avantage de pouvoir être appliquée sans un accord préalable de la Commission européenne.
Cependant, pour l’UNIDEN « le compte n’y est pas, il faudra pousser d’autres mesures », a résumé à l’AFP Nicolas de Warren. Au risque de voir certains sites fermer leurs portes. Certains ont d’ores et déjà suspendu leur production.
Des mesures à long terme pour envisager l’après ARENH
Alors que les industriels le demandaient, le plafond de l’ARENH ne sera pas relevé.
Néanmoins, les pouvoirs publics souhaitent envisager dès aujourd’hui l’extinction du dispositif qui s’approche à grands pas, en 2025.
Le groupe de travail se penchera donc sur l’après mécanisme, les possibilités de réguler le marché et de simplifier la conclusion de contrats de long terme entre fournisseurs et gros consommateurs. Ces contrats pourront concerner tout type de production d’électricité, verte comme nucléaire. La Banque publique d’investissement (BPI) et la Caisse des dépôts vont être mandatées pour proposer des solutions de garanties en facilitant la réalisation.