Les professionnels de la construction sonnent l’alarme
Conséquence logique du recul de l’immobilier, les professionnels du secteur des matériaux de construction anticipent une année difficile en 2024, selon une enquête publiée mercredi 31 janvier par l’Association des Industriels du Secteur (AIMCC).
Une année 2023 morose, 2024 inquiète
En 2023, 86% des acteurs interrogés ont fait état d’une baisse d’activité, dont 47% ont enregistré une chute supérieure à 5%, révèle l’enquête de l’AIMCC. Pour l’année en cours, 73% des professionnels s’attendent à une nouvelle baisse prononcée de leur activité, selon les résultats de l’enquête qui a bénéficié de la participation de près de trois quarts des organisations professionnelles du secteur.
Le chiffre d’affaires du secteur est resté en revanche relativement stable en 2023, un constat qui s’explique par la répercussion de l’inflation des coûts de production sur les prix de vente, selon l’AIMCC. Toutefois, cette répercussion n’est que partielle et il y a « une baisse de marge très claire dans l’industrie », souligne l’AIMCC.
Difficultés de trésorerie, endettement et baisse de la demande pèsent sur le secteur de la construction
Les contraintes financières, notamment les difficultés de trésorerie et l’endettement, ainsi que la baisse de la demande, sont identifiées comme les principaux freins à l’activité dans les mois à venir, a déclaré l’AIMCC dans un communiqué. Les industriels du secteur appellent les pouvoirs publics à soutenir l’activité des entreprises en mettant en place une politique de relance du secteur immobilier, tant pour le neuf que pour les rénovations d’ampleur.
L’Etat manque de clarté dans sa politique du logement
Philippe Gruat, président de l’AIMCC, souligne que l’absence de politique claire concernant le logement des gouvernements précédents a été un facteur aggravant de la crise annoncée.
Il a salué les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, notamment sur la simplification des normes, tout en exprimant une attente prudente quant à la manière dont le gouvernement envisage de les mettre en œuvre.
Concernant l’objectif gouvernemental de 200 000 rénovations thermiques d’ampleur, l’AIMCC estime qu’il ne pourra être atteint que sous réserve de mesures complémentaires, notamment un dispositif d’octroi des aides et d’accompagnement opérationnel, ainsi qu’un renforcement de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) pour faire face à l’afflux de dossiers
Des conséquences sur la transition écologique du secteur
La transition écologique du secteur et sa décarbonation demeure une « priorité de long terme », selon M. Gruat. Il prévient néanmoins que « lorsqu’une crise de ce niveau là se profile, la première action, c’est aussi la survie de nos entreprises et la solidité de leurs bilans« .
(Source © Agence France-Presse)