Royaume-Uni, clap de fin pour le charbon.

Le 30 septembre, le Royaume-Uni a mis un terme à l’utilisation du charbon dans la production d’électricité, après la fermeture de la dernière centrale.

La centrale alimentait 2 millions de foyers en électricité

Inaugurée en 1967, la centrale de Ratcliffe-on-Soar, au centre du pays dans le comté de Nottinghamshire, a officiellement fermé ses portes. Il est prévu qu’elle soit définitivement démantelée d’ici « la fin de la décennie » selon son propriétaire, l’énergéticien allemand Uniper. A la place sera érigé un pôle de technologie et d’énergie sans carbone.

Les 8 cheminées de la centrale – qui emploie 350 personnes- capables d’alimenter 2 millions de foyer en électricité, ne fonctionnaient plus que par intermittence, particulièrement en cas de fortes chaleurs et de grand froid.

La mise hors service de la dernière centrale à charbon coïncide avec la fermeture du dernier haut fourneau de Tata Steel à Port-Talbot dans le Pays-de-Galles – ou la plus grande aciérie du Royaume-Uni.

Avec ces choix qui marquent la désindustrialisation du pays, l’exécutif entrevoit l’avènement d’un « nouvel âge » favorisant la création d’emplois dans le secteur de l’énergie. Le gouvernement a lancé, d’ailleurs, un plan sur les énergies vertes.

Développer les énergies renouvelables : Great British Energy

Le charbon a joué un rôle central dans la révolution industrielle du Royaume-Uni au XIXe siècle et dans le développement économique du pays jusque dans les années 1990. Le combustible représentait 70% de l’électricité du Royaume-Uni dans les années 1980. Sur la dernière décennie, son exploitation a connu une chute vertigineuse : 38% (2013), 5% (2018), 1% (2023). Aujourd’hui, le gaz naturel représente environ un tiers de sa production, l’éolien 25%, le nucléaire 13%. « La place du charbon est désormais dans les livres d’Histoire (…) la priorité est maintenant de s’éloigner du gaz en développant aussi rapidement que possible l’énorme potentiel du Royaume-Uni en matière d’énergies renouvelables », se projette Tony Bosworth de l’ONG Friends of the Earth.

Justement, le gouvernement a inclus dans son plan sur les énergies vertes la création d’une entreprise publique Great British Energy basée à Aberdeen en Ecosse, afin d’investir dans les éoliennes flottantes, l’énergie marémotrice et le nucléaire.

Un modèle à suivre

L’arrêt de Ratcliffe-on-Soar est symbolique : le Royaume-Uni devient le premier pays du G7 à se passer du charbon. « La Grande-Bretagne a donné un exemple que le reste du monde doit suivre », s’extasiait Doug Parr. Les autres membres du G7 n’ont pas attendu l’injonction du Chief scientist de Greenpeace UK pour agir. L’Italie devrait se séparer définitivement du charbon en 2025, la France lui emboitera le pas en 2027, le Canada en 2030. L’Allemagne- qui a accru son exploitation du charbon à la suite de la fermeture de ses centrales nucléaires- prévoit de se défaire du combustible pour 2038.

Source AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.