Sobriété énergétique : le gouvernement demande davantage aux entreprises
A l’occasion d’un colloque consacré à la consommation d’énergie, organisé jeudi 12 octobre, la ministre de la Transition Energétique, a établi une feuille de route de la sobriété énergétique pour les particuliers et les entreprises, qu’elle n’imagine pas ponctuelle mais permanente.
Un arrêté, un décret, des réductions d’impôts et des sanctions
C’est devant un parterre de journalistes de la presse locale qu’Agnès Pannier-Runacher a présenté ses recommandations pour atteindre la sobriété énergétique. L’année passée, la ministre de la Transition énergétique avait appelé les entreprises du CAC 40 à être vigilantes sur la question. Pour cet hiver, elle souhaite intégrer les 120 plus grandes entreprises françaises dans son programme.
Ce programme prévoit la mise en chantier d’un plan de sobriété, incite à une organisation du télétravail propice aux économies d’énergie et encourage les collaborateurs à ne pas dépasser les 110km/h sur l’autoroute.
Les entreprises et les commerçants ne sont pas oubliés dans l’équation. En 2022, 79% de patrons de PME et d’ETI de plus de 100 salariés s’étaient dit favorables à un plan de sobriété -notamment sur le chauffage. Cette année, ce programme les concernera aussi. Un arrêté est en préparation pour « obliger les commerces et les entreprises à n’allumer leurs vitrines qu’une heure avant le début de leur activité et les éteindre une heure après la fin ». Pour s’assurer de la mise en œuvre du projet, un décret, lui aussi en cours de préparation, prévoit des sanctions : 1 500 € en cas de non-respect de ces nouvelles règles. Enfin, des mesures sur le vélo et les entreprises seront prises. Les employeurs pourront prendre en charge la location de vélos privés par leurs salariés. « Et nous prolongerons jusqu’au 31 décembre 2027 la réduction d’impôts pour les entreprises qui mettent une flotte de vélos de fonction à disposition de leurs salariés », a précisé la ministre.
Faire de la sobriété énergétique un réflexe
Ce plan n’est pas vu comme une mesure temporaire liée à la crise énergétique. L’ex-ministre déléguée chargée de l’Industrie entend faire de la sobriété « une habitude », pour les entreprises et les particuliers. Lorsque l’on se concentre sur la période allant du 1er août 2022 au 31 juillet 2023, le gouvernement a calculé que les consommations de gaz et d’électricité a diminué de 12% par rapport à la même période en 2018-2019. Bien qu’aucun objectif chiffré n’ait été établi, Agnès Pannier-Runacher a assuré que « [Son] objectif est que cette baisse devienne structurelle fin 2024 et que nous allions plus loin. (…) L’important c’est de ne pas avoir d’effet rebond. Le défi, c’est d’inscrire la réduction dans la durée ».