Selon des statistiques officielles provisoires publiées jeudi, le Royaume-Uni a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 5,4% en 2023 par rapport à l'année précédente.

Dans la nuit du 19 au 20 février, un accord a été conclu sur de nouvelles normes pour certifier le stockage de carbone, notamment celui absorbé dans les sols agricoles.

Des revenus supplémentaires pour les agriculteurs ?

Dans la nuit de lundi à mardi, les eurodéputés et les négociateurs des Etats membres se sont entendus sur le premier cadre de certification européenne pour le stockage de carbone. L’accord établit les normes permettant de « quantifier, surveiller, vérifier les absorptions », et faciliter les financements et aides publiques.

Cette législation couvre les activités agricoles et de sylviculture permettant de stocker le carbone dans des prairies, des forêts, des tourbières et des bâtiments en bois. Par ailleurs, la gestion du fumier du bétail sera prise en compte, ainsi que la réduction des rejets de méthane provenant des élevages.

Ce nouveau procédé pourrait ouvrir des perspectives de revenus supplémentaires pour les agriculteurs avec la vente et l’achat de crédits carbone.

Les absorptions pourraient être certifiées sous strictes conditions, si le carbone est stocké dans la durée, sous étroite surveillance, et répond à des exigences de « durabilité ».

La capture de CO2 pour réduire ses émissions nettes

Le dispositif conforte les objectifs climatiques de l’Union européenne. Les absorptions fixatrices de carbone « doivent être maintenues pendant au moins cinq ans », précise le Parlement, dans un communiqué. Le stockage dans des produits durables doit, lui, durer « au moins 35 ans » et les absorptions permanentes favorisent le stockage de carbone sous terre « pendant plusieurs siècles ».

« Ce texte fera de l’UE un leader mondial dans l’élimination du carbone, encouragera les investissements privés et développera les marchés volontaires du carbone. (…) Ce cadre commun vise à réguler un marché en proie au greenwashing, au manque de clarté, à la défiance générale », explique l’eurodéputée et rapporteur du texte, Lidia Pereira (PPE).

La législation prévoit ainsi un « registre public européen » pour « éviter les risques de fraude et de double comptabilisation des absorptions de carbone ».

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Les ONG s’opposent

Alors que le projet semble aller dans le sens de la réduction des émissions de carbone, certaines ONG dont Carbon Market Watch, pointent du doigt le cadre qu’elles jugent trop vague et craignent que le dispositif ne soit manipulé et n’annule les efforts de réduction des émissions, la faute à des garde-fous trop légers.

Sont notamment concernées les technologies utilisées pour capter le CO2 sur des sites industriels (sidérurgie, cimenterie, chimie, centrales électriques…) pour l’injecter dans des réservoirs géologiques hermétiques, ou l’employer pour la fabrication de carburants synthétiques.

L’accord trouvé doit encore être formellement approuvé par les Etats et les eurodéputés en séance plénière.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.