Transition énergétique : Agnès Pannier-Runnacher défend le rôle du nucléaire
Le 16 décembre dernier, la ministre démissionnaire de la Transition énergétique s’est dit inquiète de la place prise par les énergies renouvelables au détriment du nucléaire.
Opposition du commissaire européen chargé de l’Energie
Lors du Conseil des ministres européens de l’Energie, qui s’est tenu à Bruxelles le lundi 16 décembre, Agnès Pannier-Runacher a défendu la place du nucléaire dans la transition énergétique. Cette sortie a été motivée par les prises de position du nouveau commissaire européen chargé de l’Energie, Dan Jorgensen, un farouche opposant à l’atome, qui mise essentiellement sur les énergies renouvelables pour assurer la transition en proposant de « soumettre une initiative pour booster le déploiement du stockage de l’énergie et des énergies renouvelables, y compris en proposant un objectifs pour les renouvelables en 2040 ».
La future ex-ministre de la Transition énergétique est, elle, soutenue par l’Alliance du nucléaire, organisation composée de 12 pays et 3 observateurs, créée en février 2023, à l’initiative de Pannier-Runacher, elle-même. L’organisation défend l’idée de combiner EnR et nucléaire dans un nouvel objectif 2040. Dans cette même journée du 16 décembre, un rencontre a eu lieu entre l’Alliance et Dan Jorgensen mais le commissaire danois a paru inflexible à la sortie des échanges : « je ne pense pas que ce soit une façon judicieuse de procéder. Je pense que nous devons conserver la définition que nous avons déjà de notre objectif en matière d’énergies renouvelables, lorsque que nous établirons un nouvel objectif ».
Un retour en arrière ?
Agnès Pannier-Runacher, elle non plus n’a pas lâcher du terrain en critiquant publiquement la stratégie du nouveau commissaire européen chargé de l’Energie : « Une telle cible semble contredire le principe de neutralité technologique (…) et créé un risque de discrimination ».
Cette position de Dan Jorgensen contredit également la position de la Commission européenne qui affirmait officiellement, il y a 18 mois, que « le nucléaire contribue à atteindre les objectifs de neutralité climatique ». Pour l’Alliance du nucléaire et sa fondatrice, il est évident que les objectifs 2040 ne pourront être atteints sans que l’atome ne joue un rôle conséquent.
Finalement, Dan Jorgensen semblait assouplir sa position : « Nous devons évidemment formuler des politiques pour atteindre cet objectif d’une manière qui ne porte pas préjudice à la possibilité d’utiliser également d’autres technologies propres, des technologies neutres en carbone comme, par exemple, le nucléaire ». Affaire à suivre.