Transition énergétique recherche collaborateurs
L’intensification de la transition énergétique implique une modification en profondeur de l’appareil productif. Les nouveaux métiers de la transition ouvrent des postes de techniciens et d’ingénieurs qui peinent à être pourvus.
60 000 postes d’ingénieurs à pourvoir chaque année
Derrière le terme « transition énergétique » il y a des réalités concrètes. L’électrification et l’adaptation des procédés créent de nouveaux emplois, qu’il s’agisse d’ingénieurs chargés de concevoir des solutions industrielles ou des techniciens. De nombreux métiers sont concernés, autour de technologies telles que les nouveaux carburants, les climatiseurs et chauffages non-polluants, le recyclage de métaux, les batteries électriques automobiles, les électrolyseurs et la relance du nucléaire.
Pas moins de 60 000 ingénieurs par an sont nécessaires pour assurer cette transformation, or, seuls 44 000 étudiants sont diplômés chaque année, dans un secteur où le taux de chômage est nettement inférieur à la moyenne nationale (2,7%). Dans l’éolien notamment, le recrutement est actif. Michel Gioria, délégué général de France énergie éolien rappelle que « le nombre d’emplois a augmenté d’un peu plus de 10% par an ». Plus largement, les énergies renouvelables c’est « 100 000 emplois projetés d’ici la fin de la décennie, si les trajectoires de l’actuelle PPE* sont suivies », explique le syndicat des énergies renouvelables (SER).
Le rapport « Redéfinir les stratégies industrielles à l’aune des grandes mutations récentes », produit en juin dernier par McKinsay, montre que les employeurs ont du mal à « recruter des profils techniques pour leurs usines », tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’industries de pointe. « Nous assistons à une espèce de foire d’empoigne, les industriels ne trouvent pas les compétences dont ils ont besoin », insiste Marc Rumeau président de l’association Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF).
Attirer plus de femmes
Pour Laurent Tardif, président de la Fédération des industriels électriques, électroniques et de communication et administrateur de Centrale Supélec, il faut pouvoir augmenter le nombre d’élèves sans compromettre la qualité ni faire baisser le niveau. Dans cette optique, deux mesures sont essentielles : « ne pas supprimer les classes préparatoires (…) et attirer plus de filles dans les prépa scientifiques », précise Laurent Tardif. Il ajoute : « Nous avons eu 40 jeunes femmes la première année et 150 l’an dernier, au concours d’entrée ».
Pourtant, depuis 10 ans, la proportion de femmes stagne. En moyenne 28% des élèves sont des femmes dans les 204 écoles françaises et elles représentent 24% du 1,1 million d’ingénieurs en activité.
*Programmation Pluriannuelle de l’Energie