Face à l’ampleur des investissements nécessaires à la décarbonation du continent, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, appelle les dirigeants européens à accélérer la création d’une véritable Union des marchés de capitaux.
1 200 milliards d’euros par an pour la transition verte
Lors d’un discours prononcé en Norvège, Christine Lagarde a rappelé que les besoins de financement pour la transition énergétique en Europe s’élèvent à « 1 200 milliards d’euros par an », selon la Commission européenne. Ce montant colossal englobe la décarbonation de l’industrie, des transports et de l’approvisionnement énergétique.
Or, plus des deux tiers de cette somme devraient être assumés par le secteur privé. Un défi majeur, alors que « près de quatre entreprises européennes sur dix considèrent que le manque d’appétit des investisseurs pour financer les projets verts constitue un obstacle très sérieux », a souligné la présidente de la BCE.
Si l’Europe dispose d’un « important volume d’épargne privée », « les mécanismes actuels de financement peinent à canaliser ces ressources vers les investissements nécessaires », a-t-elle regretté. Pour Christine Lagarde, « le maillon manquant, ce sont les marchés de capitaux », seule voie capable de relier efficacement l’épargne disponible aux besoins du climat.
Vers une Union des marchés de capitaux pour libérer l’investissement vert
Christine Lagarde s’est toutefois voulue optimiste : « La bonne nouvelle, c’est que l’élan politique en faveur de l’Union des marchés de capitaux n’a jamais été aussi fort », a-t-elle martelé. Elle a notamment salué l’appel récent du chancelier allemand Friedrich Merz, favorable à la création d’une place boursière européenne capable de rivaliser avec Wall Street et les grandes places asiatiques, afin d’éviter la fuite des capitaux des entreprises du continent.
Ce projet d’Union des marchés de capitaux, longtemps perçu comme un serpent de mer des sommets européens, vise à harmoniser les réglementations boursières pour fluidifier les flux financiers et renforcer l’investissement transfrontalier. Une réforme qu’elle juge décisive pour canaliser l’épargne privée vers les projets verts. Christine Lagarde y voit une urgence stratégique, rappelant que la guerre en Ukraine a « révélé une vérité brutale », celle d’un modèle européen trop dépendant des importations d’énergie fossile. Dans ce contexte, « neuf Européens sur dix soutiennent désormais un développement accru des énergies renouvelables ».
La présidente de la BCE a conclu sur un appel clair : « L’Europe doit maintenant choisir entre maintenir un statu quo insoutenable et coûteux, ou créer les conditions nécessaires pour libérer l’investissement indispensable à un système énergétique durable, sûr et abordable ».
Source : AFP
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.
