L’exécutif ambitionne de doubler les investissements bas carbone d’ici 2030 pour l’électrification, la rénovation et la décarbonation, tout en divisant par deux les 96 milliards d’euros d’investissements carbonés.
Un cap ambitieux pour une mobilisation collective
Pour atteindre les objectifs climatiques fixés par la France, le gouvernement appelle à une mobilisation sans précédent en faveur du financement de la transition énergétique. Dans sa deuxième Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et énergétique (Spafte), présentée lundi, il fixe une trajectoire claire : plus que doubler les investissements bas carbone d’ici 2030. « Si les investissements bas carbone ont dépassé les 110 milliards d’euros en 2024, nous devrons plus que les doubler d’ici 2030 », a déclaré Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, en préambule du rapport. Ces investissements concernent notamment l’électrification des véhicules, la décarbonation des systèmes de chauffage et la rénovation énergétique des logements.
Pourtant, la tendance récente n’est pas favorable : les investissements bas carbone ont atteint 113 milliards d’euros en 2024, soit 3 milliards de moins qu’en 2023. En parallèle, les investissements carbonés, encore évalués à 96 milliards d’euros, devront être divisés par deux d’ici 2030, a ajouté la ministre.
80 % de l’effort attendu du privé
Le ministère de l’Économie insiste sur la nécessité d’une mobilisation collective, rappelant un « contexte exigeant » marqué par les contraintes budgétaires et les délais parlementaires. « Le financement de la transition écologique appelle encore plus aujourd’hui à une mobilisation collective pour maintenir l’ambition », a souligné le ministère lors d’un briefing téléphonique.
La Spafte, qui s’inscrit dans le prolongement du budget vert, vise à traduire les trajectoires climatiques en besoins d’investissement et à identifier les outils les plus efficaces pour accompagner la transition. L’État entend assurer une transition écologique au service de la souveraineté industrielle et énergétique, tout en soutenant les ménages les plus modestes. Ainsi, « l’État et ses opérateurs consacreront 48,9 milliards d’euros en 2026 à des actions favorables à la transition écologique », précise le rapport. Cependant, le gouvernement reconnaît que l’effort principal reposera sur les acteurs économiques : « Ce n’est pas uniquement un enjeu budgétaire, puisque 80 % des investissements en matière de transition écologique sont portés par le secteur privé », rappelle le ministère de l’Économie.
Le rapport conclut que le soutien public devra être concentré sur les projets non rentables ou sur ceux portés par des ménages et entreprises à faible capacité financière, afin d’accélérer la transition tout en maîtrisant le coût pour les finances publiques.
Source : AFP
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.