Transition énergétique : Lutte entre la Chine et l’UE sur les barrières commerciales
Alors que le sommet de Davos se tient du 15 au 19 janvier, la question épineuse des barrières commerciales a refait surface, opposant Chine et Union européenne.
L’UE dénonce un « déséquilibre commercial »
A la suite d’une enquête, la Commission européenne avait publié en octobre 2023, les preuves selon lesquelles les constructeurs chinois de véhicules électriques avaient disposé d’aides publiques illégales de la part de leur gouvernement, sous la forme d’exonérations fiscales, de composants à prix cassés ou encore de taux favorables. L’événement avait ravivé la question du respect de règles commerciales.
Le sujet est revenu sur le tapis, lors du forum économique mondial de Davos, le 17 janvier. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas hésité à parler de « déséquilibres commerciaux » pour dénoncer les pratiques chinoises. Von der Leyen assure, néanmoins, avoir eu des discussions constructives avec le Premier ministre chinois Li Qiang, sur la question.
La Chine n’est pas le seul pays dans le collimateur de l’UE. Le soutien massif à la transition énergétique organisé par Washington, via des allégements fiscaux pour les véhicules électriques fabriqués sur le sol américain, pourrait faire perdre des marchés à l’UE.
Pour la Chine et l’AIE : les barrières sont un frein à la transition
De son côté, la Chine riposte en dénonçant les « barrières au commerce vert », selon les propos de Li Qiang. Le Premier ministre chinois ajoute : « Certaines technologies ou produits verts et bas-carbone qualitatifs et très efficaces ne peuvent pas circuler librement (…) il est crucial de défendre fermement le système commercial multilatéral ».
La position chinoise est soutenue, en substance, par le président de l’Agence Internationale de l’Energie, qui a affirmé à Davos que : « les barrières commerciales peuvent bien être un facteur de ralentissement de la transition mondiale vers des énergies propres ». Pour lui, l’Europe est à la « croisée des chemins » et pourrait être dépassée, dans la fabrication de technologies propres, par les Etats-Unis, très prochainement. Il encourage l’Europe à « élaborer une feuille de route sur la manière dont elle va restaurer son leadership technologique, en tenant compte des nouvelles conditions du marché et du cadre technologique ». Il a néanmoins précisé que « la philosophie générale est que le commerce équitable est un bon ami de la transition énergétique ».
Ce problème du déséquilibre commercial est discuté au moment même où le groupe suisse Meyer Burger, l’un des derniers fabricants de panneaux solaires en Europe, annonce envisager de fermer son site de Freiberg, en Allemagne. « Nous avons préparé un plan pour réduire nos pertes en Europe et nous concentrer sur une croissance profitable sur le marché américain. Compte tenu de la détérioration de l’environnement de marché, la poursuite de la production sur le sol européen n’est pas viable. (…) Fermer une usine de pointe, qui a commencé sa production il y a moins de trois ans, est une décision que nous souhaiterions éviter mais sans engagements à long terme de la part des législateurs de créer un terrain de jeu équitable, nous devrons mettre en œuvre notre plan », a justifié le groupe, dans un communiqué.