L’UE tente de se passer du gaz russe
Le 8 décembre, le Conseil européen et le Parlement européen se sont mis d’accord sur un texte permettant aux Etats membres d’interdire l’entrée du gaz russe sur leurs marchés.
Gaz russe : 14% des importations européennes
Dans un texte adopté vendredi dernier, les deux institutions de l’Union européenne autorisent les pays membres à restreindre ou interdire complètement les importations de gaz russe sur leur territoire.
Pourtant, le gaz provenant de Russie prend toujours une place importante en Europe. Contrairement au pétrole et aux produits raffinés, le gaz naturel russe peut toujours entrer sur le territoire européen. Au deuxième trimestre 2023, le gaz russe (sous forme gazeuse) représentait 14% des importations de l’Union, occupant la quatrième place derrière la Norvège, le Royaume-Uni et l’Algérie.
Le texte vise tout particulièrement le GNL (gaz naturel liquéfié, acheminé par navires méthaniers). Le GNL russe occupe 12% des importations européennes.
Et si les volumes d’importation de gaz russe ont chuté depuis deux ans, on ne le doit pas tant à une volonté européenne qu’à une décision du Kremlin de sanctionner les positions de l’Europe sur l’invasion de l’Ukraine, en montant les prix.
Le biométhane et l’hydrogène vert pour se substituer au gaz russe
Pour Thierry Bros, professeur à Sciences Po et spécialiste de l’énergie : « Les Européens ne peuvent pas encore totalement se passer de gaz russe, aujourd’hui ». De nombreux pays de l’Union en sont encore dépendants : « L’Autriche, la Hongrie, la Croatie, la Slovaquie et la Grèce continuent à en acheter », précise Thierry Bros, pour Les Echos.
La France n’est pas en reste puisque son taux d’importation de gaz russe sur le premier semestre 2023 est supérieur à la moyenne européenne, avec 16% des importations du pays, répartis sur cinq terminaux.
D’autres pays d’Europe, comme la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont totalement arrêté leurs importations de gaz russe. Idem pour le voisin de l’Union, le Royaume-Uni.
L’objectif de l’UE est de se passer complètement et définitivement de gaz russe, d’ici 2027. Voilà pourquoi le texte du 8 décembre pousse à favoriser l’exploitation du biométhane et de l’hydrogène vert. « Il assurera la sécurité énergétique de l’Europe en supprimant progressivement le gaz russe », précise Kadri Simson, commissaire européenne à l’Energie.