L’après ARENH suscite des débats parmi les acteurs de l’énergie
Le Congrès Gazelec, qui se tient du 7 au 9 octobre à Paris, est le rendez-vous incontournable des acheteurs et fournisseurs d’énergie. Sans surprise, les questions liées à la fin du dispositif ARENH, prévue pour 2025, ont été nombreuses, tant le flou demeure sur les modalités de l’accord conclu entre EDF et l’Etat.
Certains plaident pour une nouvelle régulation
Frank Roubanovitch, président du CLEEE, a plaidé pour une nouvelle régulation afin de sécuriser l’approvisionnement en électricité pour les entreprises à forte consommation énergétique.
Il a proposé que les douze prochains mois soient consacrés à des concertations visant à mettre en place une solution robuste pour remplacer l’ARENH. Il a notamment évoqué les contrats pour différence (CFD) comme une solution potentielle, qui permettrait de maintenir le marché tout en garantissant un accès régulé à l’électricité nucléaire.
« Il est peut-être temps de prendre acte que les négociations avec EDF n’aboutissent pas. Devenons adultes et passons à une régulation ! » s’est-il exclamé.
D’autres voix comme celle de Vincent Maillard, président du fournisseur Octopus Energy, se sont élevées pour remettre en question la viabilité à long terme de l’accord présenté en novembre dernier, en raison de l’imprévisibilité des prix sur le marché de l’électricité.
Les industriels électro-intensifs s’inquiètent
Nicolas de Warren, président de l’Uniden, a également fait part de ses préoccupations concernant l’avenir des contrats de long terme avec EDF, en particulier pour les entreprises électro-intensives. Malgré les engagements pris en novembre 2023 pour conclure des contrats d’accès à la production nucléaire (CAPN), aucun accord formel n’a été signé à ce jour, a-t-il regretté.
« La situation est extrêmement préoccupante », a-t-il déclaré, soulignant que la volatilité croissante du marché de l’électricité, exacerbée par la part grandissante des énergies renouvelables non pilotables, mettait en péril la survie de nombreux sites industriels.
La CRE prépare l’entrée en vigueur de l’accord EDF pour 2026
Malgré ces inquiétudes, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) s’attend à ce que l’accord conclu entre EDF et le gouvernement entre en vigueur en 2026.
« On peut partir du principe que le cadre qui a été dessiné en fin d’année dernière va se mettre en œuvre. Et en tout cas, la CRE œuvre pour que tout se mette en place, et que le cadre soit le plus lisible et le plus stable possible pour les acteurs » a déclaré Anne-Sophie Dessillons, directrice des marchés à la CRE.
Avec l’échéance de 2025 qui approche, la pression sur EDF et le gouvernement pour trouver des solutions pérennes n’est pas prête de se réduire.