Climat : 11 pays de l’UE réclament des objectifs à la Commission
Dans une lettre à destination de la Commission européenne, plusieurs pays réclament de l’institution qu’elle affiche des objectifs climatiques forts pour 2040.
Entre 90% et 95% de réduction des émissions
Alors que l’exécutif européen doit présenter, le 6 février prochain, une étude d’impact sur différents scénarios avec ses recommandations, les ministres de l’Environnement de 11 pays*, parmi lesquels la France, l’Allemagne, ou encore l’Espagne, ont adressé une lettre à la Commission européenne afin qu’elle propose un « objectif climatique ambitieux ».
L’idée derrière cette lettre est de concrétiser, au plus vite, les intentions démontrées à la COP28 de Dubaï, de décembre dernier, et mettre l’Union en ordre de marche pour la COP30 de 2025, qui prendra place à Belém, au Brésil.
L’Europe cherche également à assoir sa position de fer de lance mondial de la question climatique et de la décarbonation. « Il est crucial que l’UE traduise la COP28 en actions concrètes et ambitieuses pour envoyer un signal politique fort montrant l’exemple aux autres grands pays émetteurs (…) Nous ne pouvons persuader les autres puissances de nous suivre que si nous faisons le travail chez nous », précise la lettre.
L’appel des 11 suggère à la Commission de « tenir compte des recommandations du conseil consultatif scientifique européen », qui encourageait, le continent, en juin 2023, à viser une réduction des émissions de carbone entre 90% et 95% -par rapport à 1990- pour 2040. Le commissaire chargé du Climat, Wopke Hoekstra, allait dans le même sens en préconisant, à l’automne, une réduction de 90% des émissions.
Intéressant de noter que bien qu’étant signataire de la lettre, la France a récemment retiré les objectifs climatiques et énergétiques chiffrés de son projet de loi relatif à la « Souveraineté énergétique », pendant que l’Allemagne, en proie à des problèmes budgétaires, a dû renoncer à des projets liés à la décarbonation.
Une transition « juste et équitable »
Point important, les signataires de la lettre attire l’attention sur le caractère « juste et équitable » que doit revêtir le futur objectif climatique de 2040 : « Il faut veiller à ce que l’action climatique offre une opportunité pour tous. La transition verte doit continuer à être économiquement réalisable, à des coûts gérables, ne laissant personne de côté, en particulier les citoyens les plus vulnérables ». En ce moment, partout en Europe (Allemagne, France, Pays-Bas, Pologne, Roumanie…) la fronde, aux raisons multifactorielles, des agriculteurs sévit. Des réglementations environnementales pour lesquelles l’impact social aurait été mal ou pas du tout mesuré pourraient entrainer des conséquences négatives. « Il faut veiller à ce que l’action climatique offre une opportunité pour tous. La transition verte doit continuer à être économiquement réalisable, à des coûts gérables, ne laissant personne de côté, en particulier les citoyens les plus vulnérables (…) [tout en permettant de renforcer] la sécurité énergétique et la compétitivité industrielle ».
*France, Allemagne, Espagne, Autriche, Bulgarie, Danemark, Finlande, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal