Comment Bruxelles veut se passer de 2/3 du gaz russe avant fin 2022
Réduire de 2/3 les importations de gaz russe avant fin 2022 ? C’est l’objectif annoncé mardi 8 mars par la Commission européenne. Plus largement, Bruxelles souhaite rendre l’Europe indépendante des combustibles fossiles russes bien avant 2030.
Rendre l’Europe indépendante du gaz russe avant 2030
La Commission propose de développer un plan REPowerEU pour renforcer la résilience du système énergétique à l’échelle de l’UE ». Deux leviers sont identifiés.
Diversifier l’approvisionnement européen en gaz
Pour être atteint, cet objectif nécessite une augmentation des importations de GNL ainsi qu’un plus grand approvisionnement via gazoduc auprès de fournisseurs non russes. Il faudra également davantage compter sur le biométhane et l’hydrogène, et en augmenter la production comme l’importation.
Réduire le recours aux énergies fossiles
Bruxelles est ferme, les usages doivent changer et ce plus rapidement que prévu. Les Européens doivent réduire le recours au fossile : résidentiel, tertiaire, industriel… tous les secteurs sont concernés. Le système électrique doit également accélérer sa décarbonation. Quels moyens activer ? Renforcer les mesures d’efficacité énergétique bien sûr, mais aussi augmenter le recours aux énergies renouvelables, booster l’électrification et lutter contre les goulets d’étranglement dans les infrastructures.
« La mise en œuvre intégrale des propositions de la Commission «Ajustement à l’objectif 55» réduirait déjà notre consommation annuelle de combustibles fossiles de 30 %, soit 100 milliards de mètres cubes, d’ici à 2030. Grâce aux mesures prévues dans le plan REPowerEU, nous pourrions progressivement réduire d’au moins 155 milliards de m³ notre utilisation de combustibles fossiles, soit le volume importé de Russie en 2021. » rappelle la Commission, avant d’ajouter que « Près des deux tiers de cette réduction peuvent être atteints dans un délai d’un an, ce qui mettrait fin à la dépendance excessive de l’UE à l’égard d’un seul fournisseur. »
La Commission propose de collaborer avec les États membres afin de définir les projets les plus appropriés pour atteindre ces objectifs, en s’appuyant sur le travail considérable déjà accompli sur les plans nationaux pour la reprise et la résilience.
Quelles mesures d’urgence concernant les prix de l’énergie ?
La Commission européenne annonce également étoffer sa « boite à outils » contre la hausse des prix de l’énergie, qu’elle avait présentée en octobre dernier. Elle entend notamment présenter, d’ici avril, une proposition législative rendant obligatoire dans l’UE le remplissage des réservoirs souterrains de gaz à au moins 90 % de leur capacité pour le 1er octobre de chaque année.
Pour faire face à la flambée actuelle des prix, la Commission envisagera aussi toutes les mesures d’urgence possibles pour limiter l’effet de contagion des prix du gaz sur les prix de l’électricité : des limites de prix temporaires sont par exemple à l’étude.
« Elle évaluera également les possibilités d’optimisation de l’organisation du marché de l’électricité en tenant compte du rapport final de l’Agence de l’UE pour la coopération des régulateurs de l’énergie (ACER) et d’autres contributions ». Il s’agit notamment d’analyser les pour et contre des mécanismes alternatifs de tarification pour maintenir l’électricité à un prix abordable, « sans perturber l’approvisionnement et les investissements supplémentaires dans la transition écologique »