Electricité : Bilan de l’ouverture à la concurrence du marché au 1er trimestre 2021
La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a publié le 28 juin 2021 son bilan trimestriel de l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité. Elle dresse un état des lieux de la libéralisation. Comment s’organise le marché de l’énergie sur le segment des professionnels ? La fin des tarifs réglementés de vente s’est-elle faite au profit d’EDF ou des fournisseurs alternatifs ? On fait le point.
Quel bilan 3 mois après l’extinction des TRV électricité pour les petits professionnels ?
Un net recul des contrats aux tarifs réglementés en trois mois
Le 1er trimestre 2021 a été marqué par la fin des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité pour les petits consommateurs professionnel : les entreprises avec une puissance de compteur est inférieure ou égale à 36 kVA et qui comptent + de 9 salariés ou dont le chiffre d’affaires, recettes et total de bilan annuels > 2 M€
Alors qu’au 31 décembre 2020, 53% des petits professionnels étaient clients des tarifs réglementés, ils ne sont plus que 34% au 31 mars 2021.
EDF toujours n°1 sur le marché des petites entreprises
Malgré ce recul des TRV, les fournisseurs historiques, EDF et les entreprises locales de distribution (ELD) restent majoritaires sur le segment des professionnels. Beaucoup ont en effet opté pour une offre de marché auprès du fournisseur historique.
Au total, la part de marché des fournisseurs alternatifs a stagné. Elle est restée à 33% entre le 31 décembre 2020 et le 31 mars 2021.
On peut penser que beaucoup de professionnels n’ont pas changé de fournisseur et sont passés automatiquement en offre « Sortie de Tarif d’EDF ».
Pour ces professionnels retardataires, pas de panique ! Opéra Energie a développé Electron Libre, la 1ère application web de comparaison et de souscription d’offres d’électricité dédiée aux entreprises et professionnels disposant d’un ou plusieurs compteurs C5 (ex tarif bleu – puissance souscrite inférieure ou égale à 36 kVA). Quelques clics suffisent pour trouver l’offre d’électricité la plus adaptée !
Tarif Bleu professionnel : des prix qui grimpent
La CRE détaille la hausse du Tarif Bleu professionnel depuis quelques années. Celui-ci a tendance à grimper depuis l’année 2010. À l’exception des mois de novembre 2014 (-0,7%) et d’août 2016 (-1,5%), les tarifs bleus n’ont fait qu’augmenter.
En moyenne, on constate qu’ils augmentent d’environ 2% par an. Une situation qui conduit à une hausse progressive de la facture des professionnels.
Le constat est d’ailleurs similaire sur la facture des ménages. La CRE montre qu’un consommateur résidentiel avec un compteur de 6 kVA en option base aura vu sa facture annuelle passer de 339 euros en 2010 à 507 € en 2021.
Marché de l’électricité : et pour les profils « Tarif Jaune » et « Tarif Vert » ?
Les petites et moyennes entreprises en majorité chez les fournisseurs historiques
Les petites et moyennes entreprises avec un compteur de plus de 36 kVA représentent 1,2% des sites raccordés à l’électricité. Elles consomment 13% de l’électricité en France. Ces sites utilisent en moyenne entre 0,15 et 1 GWh d’électricité à l’année.
Pour ces profils « Tarif Jaune », les tarifs réglementés ont disparu le 1er janvier 2016. Malgré cette ouverture, il y a 5 ans, le marché reste dominé par les fournisseurs historiques. 54% des sites moyens non résidentiels demeurent clients d’EDF et les ELD.
Quid du segment industriel et du grand tertiaire ?
L’industrie et le grand tertiaire constituent 0,2% des sites raccordés. Pourtant, à eux seuls, ils consomment 40% de l’électricité française. C’est plus que la totalité des ménages de l’Hexagone : avec 86,7% des sites raccordés, les sites résidentiels représentent 38% de la consommation nationale.
Ces profils « Tarif Vert » sont eux aussi en majorité clients chez un fournisseur historique. 52% de ces grands sites continuent à souscrire chez EDF ou l’ELD dont ils dépendent.
Comment expliquer la position dominante d’EDF sur le marché français ?
Depuis 2004, avec la libéralisation du marché, toutes les entreprises de l’Union européenne peuvent choisir leur fournisseur d’électricité. Pourtant, EDF reste encore numéro 1 sur le marché.
Si la CRE n’en donne pas les raisons dans son rapport, on peut penser que l’explication est à chercher du côté d’une certaine habitude de consommation. La situation de monopole d’EDF, qui a duré de 1946 à 2004, a probablement créé une « culture de l’énergie » un brin biaisée.
Ce « poids des traditions » s’accompagne en effet de nombreux clichés et doutes pour les usagers de l’électricité. Beaucoup craignent en quittant EDF :
- De bénéficier de tarifs moins avantageux ;
- De disposer d’une électricité de mauvaise qualité, de subir de nombreuses coupures de courant.
Or, il faut savoir que la qualité de l’électricité est la même partout en France. C’est Enedis, le gestionnaire de réseau d’électricité sur 95% du territoire, qui s’assure de la continuité de l’alimentation électrique des ménages et des professionnels, quel que soit leur fournisseur. Sur les 5% restants, ce sont les ELD, les distributeurs historiques qui ont ce rôle.
Côté tarifs, ils varient d’un fournisseur à l’autre. Et, EDF n’est pas forcément l’opérateur le moins cher ! Dans un dossier pédagogique sur les tarifs de l’énergie publié le 2 juin 2021, la CRE faisait savoir que les offres des fournisseurs alternatifs étaient 6% plus basses en moyenne que les TRV. Ce chiffre est donné pour les clients résidentiels. Cependant, il reste révélateur.
Sur les marchés professionnels, il est souvent possible de trouver des tarifs plus économiques que ceux des opérateurs historiques. Pour trouver l’offre au meilleur rapport qualité / prix, les entreprises peuvent passer par un comparateur d’électricité pro.