Energie : la France veut sortir des énergies fossiles
Le gouvernement français dévoile sa stratégie énergétique pour réduire la dépendance du pays aux combustibles fossiles d’ici 2050. Cette orientation, clairement exposée dans la « Stratégie française pour l’énergie et le climat » (SFEC), s’étend sur 102 pages et est disponible en consultation publique jusqu’au 15 décembre, avant l’élaboration prévue d’une loi sur la production d’énergie début 2024.
Vers une économie axée sur les énergies bas-carbone
L’objectif principal est de créer une économie plus sobre, efficace et alimentée en grande partie par des sources énergétiques locales à faible taux d’émissions. Aujourd’hui, la consommation finale d’énergie française est constituée à 37 % de pétrole et à 21 % de gaz.
Le gouvernement insiste sur la nécessité d’une production énergétique nationale pour contrôler les coûts mais aussi pour créer des opportunités économiques locales.
Transition électrique et énergies renouvelables
Le document met en avant une vision d’avenir largement électrique, soutenant le maintien des réacteurs nucléaires respectant strictement les normes de sûreté, tout en envisageant un nouveau programme de réacteurs EPR2. La stratégie préconise aussi une augmentation significative de la production d’énergies renouvelables, incluant l’éolien en mer et le solaire photovoltaïque.
La stratégie fixe des objectifs ambitieux, visant à ce que les énergies renouvelables représentent entre 65 et 73% de la consommation finale d’énergie d’ici 2035. En parallèle, cette transition nécessitera une réduction de 40 à 50% de la consommation énergétique d’ici 2050 par rapport à 2021.
Diversification et augmentation des capacités renouvelables
Le gouvernement vise à augmenter la capacité de l’éolien en mer à 18 GW et à doubler la production photovoltaïque pour atteindre plus de 75 GW d’ici 2035. L’éolien terrestre maintiendrait son rythme de croissance actuel, avec un appel à une répartition équilibrée et à l’investissement dans le renouvellement des parcs existants.
Diversification des sources énergétiques
Pour répondre aux besoins industriels et de chauffage, le plan prévoit une augmentation significative de la production de biogaz, atteignant 50 TWh d’ici 2030. À l’horizon 2050, l’État aspire à ne plus utiliser que du gaz bas carbone, tout en encourageant le développement de la géothermie.
Démocratisation de la Transition Écologique
Le gouvernement s’engage à rendre l’écologie plus accessible à tous, avec des mesures incitatives pour rendre les solutions écologiques financièrement accessibles. Il insiste sur la création de nouvelles filières industrielles dont les prix se rapprocheront progressivement des solutions à base de carbone, rendant la transition financièrement plus abordable.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Ce document sur les orientations de la politique énergétique représente une étape importante pour la stratégie française énergie climat. Trois textes majeurs sont en encore en attente, dont un projet de loi sur la Production d’Énergie prévu pour début 2024, visant à réguler la production, les prix et la protection des consommateurs, remplaçant la loi de programmation énergie climat (LPEC). De plus, un projet de décret pour la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) français doit être présenté dans les semaines à venir. Il était initialement prévu pour juin dernier. Enfin, la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) d’ici 2030 complète cet ensemble en définissant une trajectoire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2050, fixant des objectifs à court et moyen terme via des budgets carbone adoptés par décret.