L’EPR de Flamanville ne démarrera finalement pas fin mars
D’après l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le chargement en combustible du réacteur EPR de Flamanville, initialement prévu pour le 31 mars, est reporté à la mi-avril.
Un démarrage repoussé depuis 12 ans
Mardi, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé qu’elle finalisait l’évaluation de l’EPR de Flamanville et envisageait de lancer bientôt une consultation publique pour un projet d’autorisation de démarrage du réacteur.
Cette démarche réglementaire est incompressible et doit s’étaler sur au moins deux semaines. Ce planning implique de fait un nouveau contretemps supplémentaire pour le projet conduit par EDF, qui avait initialement prévu de commencer le chargement du combustible nucléaire avant la fin mars.
« L’ASN va lancer dans les prochains jours la consultation sur le projet de décision de mise en service, c’est-à-dire qu’on va le soumettre aux commentaires du public pendant au moins 15 jours (…) voire 3 semaines, et à l’issue l’ASN prendra la décision de mise en service », a ainsi expliqué l’autorité de sûreté à l’AFP.
Ce report semble cependant dérisoire lorsqu’on sait que le démarrage de l’EPR, s’il a bien lieu à l’été 2024, interviendra avec 12 ans de retard. Le calendrier n’a pas été seul à déraper puisque la facture est désormais estimée à à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards d’euros.
A priori un seul EPR de ce type, considéré comme le plus performant au monde et répondant à des normes de sécurité particulièrement strictes, sera développé sur le territoire français. Deux autres sont en phase de construction au Royaume-Uni, tandis que la Chine et la Finlande exploitent respectivement deux et un réacteurs de ce type.
Face à la complexité de sa construction, une version simplifiée, nommée EPR2, est en cours de développement, avec l’objectif fixé par les autorités françaises de construire six unités sur le territoire national.
En novembre, le groupe EDF prévoyait de construire 1 ou peut-être 1,5 réacteur EPR2 par an en Europe pour la prochaine décennie. Mais récemment, le PDG Luc Rémont a augmenté cette cible à « deux réacteurs par an », selon une interview donnée au média Contexte et parue vendredi.