En Europe, les coûts actuels de l’énergie représentent des mois de salaire
Selon une étude de la Confédération européenne des syndicats (CES), la facture énergétique moyenne annuelle est aujourd’hui supérieure à un mois de salaire pour les travailleurs les moins bien rémunérés, et ce dans la majorité des États membres de l’UE.
Les Syndicats européens alertent sur l’étendue des conséquences de la crise énergétique
Cette étude a été menée par l’Institut syndical européen (ETUI), le centre de recherche indépendant de la CES. Ses résultats ne peuvent qu’interpeller : « Lorsque votre facture représente plus d’un mois de salaire, il n’existe aucune recette miracle d’économie qui pourrait vous aider. Ces prix ne sont tout simplement pas supportables pour des millions de citoyens. » rappelle en effet Esther Lynch, Secrétaire générale adjointe de la CES.
Les syndicats sont d’autant plus inquiets que les données sur lesquelles ils s’appuient se réfèrent au coût de l’énergie en juillet 2022. Or, « La crise à laquelle les travailleurs sont confrontés est pire aujourd’hui et s’aggrave encore en raison de nouvelles augmentations des prix de l’énergie », mais aussi via la hausse d’autres besoins essentiels, tels que l’alimentation.
Un mois de salaire est nécessaire pour régler la facture d’énergie pour certains Français
« Pour quelque 9,5 millions de travailleurs, payer leurs factures d’énergie était déjà difficile avant que n’éclate la crise du coût de la vie. » Or, les prix continuent de grimper… à tel point que « dans 16 États membres, les travailleurs qui gagnent le salaire minimum doivent mettre de côté l’équivalent d’un mois de salaire, voire davantage, pour s’éclairer et se chauffer chez eux ». C’est par exemple le cas de la France.
En 2021, cela ne concernait « que » huit États membres.
Le nombre de jours que doit travailler une personne gagnant le salaire minimum pour payer sa facture énergétique a également considérablement augmenté dans certains pays : Estonie (+26), Pays-Bas (+20), Tchéquie (+17), Lettonie (+16).
Dans quatre pays ( Slovaquie, Grèce, Tchéquie et Italie), la facture énergétique moyenne annuelle s’élève actuellement à plus d’un mois de salaire pour un travailleur rémunéré au salaire moyen.
En France, elle représente 20 jours de travail pour un actif rémunéré au salaire moyen.
Une situation qui s’aggrave
A 3 jours de la réunion des ministres européens de l’énergie, le CES appelle donc les dirigeants à « agir fermement » pour stopper les hausses « intenables » des prix de l’énergie. Les syndicats demandent ainsi :
- Des augmentations de salaire pour faire face aux augmentations du coût de la vie et assurer que les travailleurs reçoivent leur juste part des gains de productivité.
- Le plafonnement du montant des factures d’énergie et une taxe sur les surprofits des entreprises d’énergie.
- Une aide d’urgence ciblée en faveur des personnes luttant pour honorer leurs factures d’énergie et l’interdiction des déconnexions.
- Des investissements pour remédier aux causes profondes de la crise telles que le sous-investissement dans les énergies vertes et les conséquences des privatisations.