Gaz : hausse des exportations norvégiennes à destination de l’Europe
Le géant de l’énergie norvégien Equinor a reçu l’autorisation d’augmenter la production de gaz de deux gisements offshore au cours des 12 prochains mois, alors que la tension sur l’approvisionnement cause une importante envolée des prix en Europe.
2 mds de m3 de gaz norvégien supplémentaires
Les permis de production des champs Oseberg et Troll ont ainsi chacun été augmentés de 1 milliard de mètres cubes pour l’année gazière, qui débute le 1er octobre.
« Les permis de production nous permettent de produire plus de gaz à partir de ces deux champs importants cet automne et tout l’hiver. Nous pensons que cela tombe à point car l’Europe est confrontée à un marché inhabituellement serré du gaz naturel. » a déclaré Helge Haugane, le vice-président senior Gas & Power du groupe.
Selon Reuters, cette augmentation correspond à 2 % des exportations annuelles de gaz par gazoduc de la Norvège.
Montée en puissance du gisement Troll
Après 25 ans d’exportations soutenues, environ 50% du gaz du Troll serait encore disponible. Pour développer davantage la production du gisement et renforcer la capacité du groupe à sécuriser les livraisons de gaz vers l’Europe dans les décennies à venir, Equinor a récemment achevé le projet Troll Phase 3.
Les volumes récupérables de la phase 3 de Troll sont estimés à pas moins de 347 milliards de mètres cubes. Le volume total de gaz récupérable restant à Troll est estimé à 715 milliards de mètres cubes. Equinor annonce qu’un plateau de production sera atteint dès le 1er octobre.
Une augmentation bienvenue… mais suffisante ?
Depuis quelques semaines, les prix du gaz atteignent des niveaux records, le Cal-22 a franchi le palier des 40 €/MWh la semaine dernière, et la tendance ne semble pas vouloir s’inverser, avec un day-ahead autour de 70 €/MWh ce matin.
« Les prix en Europe ont déjà battu tous les records possibles. Et peut-être même que dans un futur proche ces records seront battus à leur tour » commentait vendredi 17 septembre, Alexeï Miller, patron de Gazprom.
Cette forte hausse des prix du gaz résulte de la rencontre de plusieurs facteurs : reprise économique post pandémie, marché du gaz naturel liquéfié (GNL) sous tension, niveaux des stockages européens bas et baisse des exportations russes.
Si Moscou argue que cette baisse est liée à des problèmes rencontrés par ses infrastructures, tous ne sont pas de cet avis. Quarante parlementaires européens, notamment d’Europe de l’Est, ont réclamé à la Commission une enquête sur l’explosion des prix du gaz, selon une copie d’une lettre obtenue par l’AFP. Ils y dénoncent le « refus de Gazprom de répondre aux demandes des consommateurs européens », y voyant une « manipulation délibérée du marché ».