Industrie française : +100% de consommation d’ici 2050
Selon l’étude de la Fabrique de l’Industrie parue le 19 décembre, l’industrie française va doubler sa consommation d’électricité d’ici 2050. Un objectif non sans obstacles.
207 TWh consommés en 2050
En 1970, l’électricité représentait 14% du mix énergétique de l’industrie française. L’année passée, en 2023, elle représentait 37%. Selon l’étude de la Fabrique de l’Industrie, l’électricité représentera 62% du mix énergétique de l’industrie française en 2050.
Ce sont 207 TWh qui seront consommés au milieu du siècle contre 103 TWh actuellement, dans le secteur industriel.
Le processus d’électrification servira à remplacer les énergies fossiles comme le gaz ou le fioul utilisés dans les divers procédés de séchage, chauffage de fluides ou traitements thermiques.
Mais, l’électrification n’aura pas pour seul objectif de jouer les substituts aux énergies émettrices de CO2. Elle a, et aura encore davantage à l’avenir, pour fonction de supporter la production d’énergie décarbonée comme l’hydrogène vert ; ou pour lancer des opérations de capture de CO2.
Une électrification à deux vitesses ?
EDF, qui rencontre actuellement des difficultés à convaincre les industriels français de signer des nouveaux contrats long terme, se dit néanmoins confiante quant à la capacité de son initiative à remplacer le dispositif de l’ARENH qui doit prendre fin après le 31 décembre 2025.
David Lolo, économiste à la Fabrique de l’industrie et auteur de l’étude, émet davantage de réserves : « Ce n’est pas un chantier acquis car il faut de l’électricité à prix abordable, compétitif, prévisible et accessible (…) ces contrats doivent rencontrer l’adhésion des industriels, et à notre connaissance de l’écosystème français, ce n’est pas encore le cas (…) [après la crise de l’énergie, les industriels] ont besoin de stabilité et de visibilité long terme ».
Par ailleurs, David Lolo met en garde contre une « électrification à deux vitesses » dans laquelle les trois grands sites (Dunkerque, For-sur-Mer et Le Havre) seraient privilégiés au détriment de sites plus diffus, proches de leurs fournisseurs ou leurs clients.
