Avril 2021 – Note d’analyse des prix de l’électricité
Contexte : Les prix long terme répercutent le mouvement haussier du charbon et du C02
Les matières premières poursuivent leur rallye haussier et l’électricité n’est pas épargnée. Les offres ARENH permettent de limiter cette hausse de budget pour les entreprises et les collectivités.
Évolution du prix de l’électricité depuis 2008 (en €/MWh )
Évolution du prix de l’électricité depuis 1 an (en €/MWh)
Le CO2 enchaine les hausses
La hausse du prix du quota sur le marché européen du carbone s’avère durable. Cette augmentation est une conséquence directe de la politique de transition énergétique de la Commission Européenne, qui fait du prix du carbone un levier majeur pour réduire de 55 % ses GES d’ici 2030. En mars, le CO2 bat de nouveaux records, en dépassant les 42 €/t et le 40 €/t paraît être devenu un nouveau prix plancher. La mise en place d’un « carbon border adjustment mechanism » risque d’accélérer encore l’augmentation du prix du CO2.
Le baril se replie, quand le gaz et le charbon montent
Les pluies torrentielles qui se sont abattues à l’ouest de Sydney ont entrainé la fermeture des lignes ferroviaires menant au port australien de Newcastle, le plus grand port d’exportation de charbon au monde, et contraint plusieurs mines à réduire leur production. Le prix du charbon a réagi sans tarder, s’échangeant autour des 70 $/t, fin mars, au plus haut depuis le début de l’année. Le pétrole a, quant à lui, traversé le mois entre pertes et profits pour finir orienté à la baisse après le déblocage du canal de Suez.
La prochaine réunion de l’Opep + réussira-t-elle à stabiliser voire à faire remonter les prix ? Côté gaz, les prix long terme sont soutenus par la hausse du GNL, du C02 et du charbon. Ils traitent à quasi 18 €/MWh fin du mois.
L’électron profite du rebond des matières premières
Les prix du gaz, du carbone mais aussi la flambée du charbon ont tiré à la hausse les prix de l’électricité et ce dès début mars. Le Cal-22 traite à 53,54 €/MWh le 5 mars, atteint 56 €/MWh le 19 mars pour consolider aux alentours des 57 €/MWh la semaine suivante. La hausse pour 2023 et 2024 est plus modérée grâce à une disponibilité nucléaire attendue supérieure à celle des mois à venir.
Synthèse et préconisation
Depuis le début de la crise sanitaire, des liquidités massives ont été injectées par les États pour soutenir l’économie. L’inflation fait doucement son retour et le risque de surchauffe est réel avec à la clé une flambée des matières premières une fois que la vaccination nous aura tirés d’affaire.