Pétrole : Le Brent et le WTI bondissent
Dans la journée du 12 janvier, les deux références mondiales de l’or noir ont rencontré de brutales évolutions à la hausse, avec l’instabilité au Moyen-Orient en toile de fond.
Le Brent au-delà des 80 dollars
Alors que nous vous annoncions récemment une chute des cours du pétrole le 8 janvier (avec un Brent à 75,90 dollars (- 3,63%) et un WTI à 70,74 dollars (- 4,16%)) voilà que les prix prennent le chemin inverse, quatre jours plus tard.
Le WTI a connu, le 12 janvier, une hausse de 3,57% à 74,59 dollars tandis que le Brent de la mer du Nord prenait 3,46% pour se hisser au-delà des 80 dollars (une première depuis fin décembre) à 80,10 dollars. Dans le courant de la journée, les deux valeurs avaient même atteint temporairement des croissances supérieures à 4%.
Instabilité au Moyen-Orient
La cause des hausses brutale des cours est à trouver dans les bombardements britanniques et américains en mer Rouge. Depuis plusieurs semaines, les rebelles Houtis du Yemen sèment la terreur en mer Rouge en commettant des attaques à la roquette et aux drones contre le trafic maritime, en soutien au peuple palestinien.
Or, comme l’explique l’analyste de ActivTrades, Ricardo Evangelista : « La route de la mer Rouge, qui mène au canal de Suez, est traversée par les principales voies de navigation entre l’Asie et l’Occident et constitue la principale route d’exportation du pétrole du Golfe ».
Dans un communiqué commun, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et huit de leurs alliés, parmi lesquels le Canada, l’Australie et le Bahreïn déclarent vouloir « restaurer la stabilité en mer Rouge » en mettant fin aux agressions Houtis, ce qui permettrait un acheminement normal du pétrole et une baisse des prix du brut.
Pourtant, le marché n’a pas interprété ces bombardements de la même manière. Pour lui, cette tentative de retour à l’ordre n’est qu’un élément supplémentaire contribuant à l’escalade des tensions au Moyen-Orient. Le marché anticipe même des « représailles de la part de l’Iran et de ses alliés », prévient Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
D’après Seb, les navires pourraient être contraints d’éviter la mer Rouge si la situation venait à empirer. En ce cas, ils se trouveraient obligés de contourner l’Afrique ce qui entrainerait le blocage en transit de 40 à 80 millions de barils supplémentaires, accentuant davantage la hausse des cours du pétrole.
Source : AFP