RTE lance Ringo, la CRE souligne les enjeux financiers
« Quelles flexibilités pour le réseau électrique de demain ? » : les problématiques abordées aujourd’hui par la conférence de presse de RTE promettaient d’être complexes et susceptibles de prêter à discussion. Le gestionnaire de réseau a notamment annoncé le lancement de Ringo, projet expérimental de 80 millions d’euros qui testera le stockage des surplus ponctuels de production éolienne et solaire ainsi que leur déstockage à distance. Une manière d’éviter la déperdition de production électrique sans pour autant construire de nouvelles lignes, à l’heure où le gouvernement, via la PPE, entend réduire la part du nucléaire dans le mix électrique français au profit des moyens de production intermittents. Si certains ont relevé que Ringo contrevenait au droit européen qui interdit à un GRT d’investir dans la production ou le stockage, le Président de la Commission de Régulation de l’Energie a, quant à lui, rappelé la nécessité d’optimiser les coûts financiers.
Pour mémoire, en septembre, RTE avait en effet tablé sur un budget de 33 milliards pour son plan décennal d’évolution du réseau électrique français à l’horizon 2035. Soit une hausse de 50% du montant des investissements annuels pour la filiale d’EDF. «RTE m’annonce 33 milliards sur 15 ans. Dit comme ça, c’est non! » a ainsi déclaré à la presse Jean-François Carenco, au siège de RTE, rappelant que le mot d’ordre devait être la « flexibilité » et évoquant des leviers tels que l’«interruptibilité», les interconnexions avec les pays voisin ou le stockage.