Technologies vertes : l’UE tente de concurrencer Etats-Unis et Chine
Le 6 février, les Etats membres de l’UE ont décidé d’un allègement réglementaire afin de faire face à la domination des géants américain et chinois sur les technologies vertes.
Un marché à 600 milliards d’euros en 2030
Le Parlement a pris le parti de mettre en place des procédures simplifiées et des délais raccourcis pour permettre une implantation d’usines fabriquant les composants des secteurs stratégiques. Les délais seront contractés à 18 mois pour les projets de grande envergure et à 12 mois pour les projets de plus modeste dimension.
Qu’il s’agisse d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de pompes à chaleur, de batteries ou d’hydrogène vert, toutes ces technologies doivent permettre de se défaire des hydrocarbures russes, de tendre vers la souveraineté énergétique et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. L’idée est également d’accroître la part de l’UE dans un marché en pleine expansion qui pèsera quelque 600 milliards d’euros d’ici 2030, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.
Un protectionnisme à l’européenne ?
A noter que le nucléaire fait partie de la liste des technologies stratégiques répertoriées. Une excellente nouvelle pour les pays qui parient sur l’atome, comme la France, la Suède ou la Pologne, pour s’assurer un approvisionnement en électricité décarbonée. Il en va de même pour le captage et le stockage de CO2.
Par ailleurs, le règlement inclut des critères environnementaux et de résilience dans 30% des appels d’offre d’énergies renouvelables comme les installations photovoltaïques ou les champs d’éoliennes, ce qui donne un avantage aux fournisseurs européens, alors que 90% des panneaux solaires installés en Europe sont fabriqués en Chine, à l’heure actuelle. « Aujourd’hui, les technologies propres sont majoritairement produites hors de l’UE, conduisant à des dépendances stratégiques envers des pays tiers (…) [Cette initiative est un] embryon de préférence européenne », résume l’eurodéputé Christophe Grudler.
Ce plan vise à répondre à la fois, à l’Inflation Reduction Act américain et aux aides publiques chinoises. L’objectif de l’UE est d’assurer 40% de ses besoins en technologies vertes avec ses propres usines d’ici la fin de la décennie.
Pourtant, pour financer cet ambitieux projet, seulement 1,5 milliard d’euros sera alloué. Une somme qui est, en réalité, un redéploiement d’enveloppes déjà existantes comme les aides à la recherche et au développement ; alors que L’Allemagne et d’autres contributeurs nets au budget de l’UE ont rejeté l’idée d’un « fonds de souveraineté » européen défendu notamment par la France.
Source : AFP