TRVE : La CRE recommande -0,35%
Le 11 janvier, la CRE proposait une baisse des TRVE de 0,35% pour les particuliers et les entreprises. Le gouvernement pourrait ne pas suivre cette préconisation.
La Commission de régulation de l’énergie qui propose une évolution des tarifs réglementés de l’électricité, deux fois par an, en février et en août a, pour la première fois depuis 5 ans, proposé une baisse des tarifs. « Au 1er février, avant la prise en compte de la fiscalité, le niveau moyen des TRVE baisse de 0,35% HT (soit – 0,74 €/MWh) par rapport aux TRVE gelés en vigueur depuis le 1er août », a annoncé la Commission. Dans le détail, les tarifs bleus résidentiels augmentent de 0,01% HT (soit 0,02 €/ MWh HT), pendant que les tarifs professionnels baissent de 3,67% HT (soit – 8,01 €/ MWh HT).
Plusieurs facteurs expliquent la baisse :
La chute des prix sur les marchés de gros et la baisse des tensions d’approvisionnement. « EDF est désormais au rendez-vous », se réjouissait Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE au micro de France Info, le 10 janvier. EDF a, en effet, réglé une grande partie de ses problèmes de corrosion, a remis en marche des réacteurs et a boosté sa production hydraulique en 2023. Conséquence : la France a produit beaucoup plus d’électricité que les années précédentes, au point de pouvoir en exporter.
Désormais, la CRE va porter sa proposition aux acteurs de l’énergie – fournisseurs, associations de consommateurs et administrations concernées- le 15 janvier, avant de la soumettre au gouvernement.
Vers une hausse des tarifs, malgré tout
Il est essentiel de rappeler que, sur la question des TRVE, le gouvernement a le dernier mot. Cette configuration a, d’ailleurs, déjà provoqué des tensions dans le passé (à l’été 2023, par exemple), entre la Commission et l’exécutif. La situation pourrait se reproduire puisque le gouvernement pourrait annoncer une hausse des tarifs pour février.
La raison principale de la possible hausse sera le retour de TICFE. (Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité). La taxe avait été abaissée en 2021, passant de 32 €/MWh à 1 €/MWh pour les particuliers et de 22,5 €/MWh à 0,5 €/MWh pour les entreprises (puissance supérieure à 250 kVA). Ce régime prendra fin le 31 janvier prochain. Selon la CRE, deux scénarios sont possibles : « Dans le cas où le tarif de l’accise sur l’électricité est maintenu à son niveau actuel de 1 €/MWh, la variation des TRVE est de -0,01 % TTC pour les clients résidentiels et -3,59 % TTC pour les clients non résidentiels ; dans le cas où le tarif de l’accise est majoré au niveau du plafond fixé par la loi de finances pour 2024 de 22,54 €/MWh, la variation des TRVE est de +10,00 % TTC pour les clients résidentiels et +6,20 % TTC pour les clients non résidentiels ».
La future décision du gouvernement s’entend par le besoin de rétablir les finances publiques. Mis en place à l’automne 2021, le bouclier tarifaire prendra progressivement fin en 2024.
Alors qu’Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique) avait assuré que « les augmentations à venir n’ont pas vocation à être à deux chiffres », Gabriel Attal, nouveau Premier ministre et ancien ministre du budget ne verrait probablement pas d’un mauvais œil une hausse de 10%. Affaire à suivre.