Attaques en mer Rouge : baisse de 50% des revenus du canal de Suez
Le 19 février, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a annoncé que les revenus du canal de Suez avaient chuté. La faute aux rebelles Houtis qui sévissent dans la zone.
Les armateurs contournent l’Afrique
« Vous voyez ce qui se passe à nos frontières (…) avec Gaza, vous voyez le canal de Suez qui rapportait à l’Egypte près de 10 milliards de dollars par an, (ces revenus) ont baissé de 40 à 50% et l’Egypte doit continuer à payer des entreprises et des partenaires ». C’est par ces termes chocs que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a révélé ce que la rébellion houtis coûtait à son économie.
Les attaques des Houthis ont poussé de nombreux armateurs à décider en 2024 de contourner dans la durée l’Afrique et à suspendre les passages par la mer Rouge et le Canal de Suez, par où transitent habituellement 12 à 15% du trafic mondial, selon l’UE.
Transports de gaz à l’arrêt
Le canal de Suez est l’une des principales entrées en devises du pays. Or, le pays traverse la pire crise économique de son histoire et les revenus du canal sont aussi surveillés que les revenus du tourisme et les envois d’argent des travailleurs égyptiens à l’étranger.
Le canal a rapporté environ 8,6 milliards de dollars à l’Egypte, sur l’année fiscale 2022-2023. Une manne dans un pays où importateurs et changeurs peinent désormais à trouver des dollars.
Le volume commercial transitant par le Canal de Suez a diminué de 42% ces deux derniers mois, selon l’ONU, inquiète des répercussions pour l’ensemble du commerce mondial.
Et le nombre hebdomadaire de transit de porte-conteneurs a baissé de 67% sur un an. La baisse du transit des pétroliers est, elle de 18%, celle des cargos de vrac (grain, charbon…) de 6% et les transports de gaz sont à l’arrêt.
Depuis l’automne 2023, les rebelles Houtis attaquent, en mer Rouge, les navires supposément pro-israéliens afin d’exprimer leur soutien à la cause palestinienne. Si la situation semblait s’être apaisée à la fin du mois de janvier, les troubles sont repartis à la hausse.