Pour mieux comprendre la hausse des TRV
évolution TRV
AnnéeEvolution tarifs réglementés électricitéExplications
août 2013+ 5 %↑ investissements EnR +↑ inflation
janvier 2014+ 3 %↑ taxes
novembre 2014+ 2,5 %rattrapage 2012
janvier 2015+ 2,5 %↑ taxes
août 2015+ 2,5 %nouveau calcul des trv + rattrapage 2012
janvier 2016+ 2 % ↑ taxes
août 2016– 0,5 % ↓ prix marché
août 2017+ 1,7 %rattrapage 2015 + TURPE 5
février 2018+ 0,8 % ↑ CEE
août 2018– 0,5 %↓ prix marché
juin 2019+ 5,9 %↑ prix marché + rationnement ARENH

Samedi 1er juin, le tarif réglementé de vente de l’électricité a augmenté de 5,9 %. Une hausse qui touche de plein fouet les 25,3 millions de clients du tarif bleu d’EDF ainsi que tous ceux qui ont souscrit une offre de marché à prix indexé sur le TRV.

Ces + 5,9 % sont dus à une combinaison de plusieurs facteurs qui, eux, impactent l’ensemble des consommateurs, quel que soit leur fournisseur d’électricité.

L’envolée des prix du marché de gros

En hausse depuis 2016, les prix du marché de gros de l’électricité ont marqué un nouveau bond atteignant 59 €/MWh en décembre 2018 contre 35 €/MWh en janvier 2017.

Le rationnement de l’ARENH

Le dépassement du plafond ARENH fin 2018 a obligé les fournisseurs d’énergie à se repositionner et à solder leur demande de MWh sur les marchés de gros, à une moyenne de 58 € / MWh contre 42€/MWh pour le prix ARENH. L’association de consommateurs industriels et tertiaires d’électricité (CLEEE) a estimé le surcoût pour les consommateurs de 1 milliard d’euros en 2019.

L’inflation des coûts réglementaires

La facture d’énergie des Français finance plusieurs mécanismes réglementaires.

Le mécanisme de capacité

L’ARENH intégrant des certificats de capacité (à proportion de 1 MW d‘ARENH=1 MW de capacité), les fournisseurs ont été également dans l’obligation de se repositionner sur le marché de capacité. Or, depuis son instauration, le prix de la garantie n’a cessé d’augmenter. Lors des 1ères enchères d’échanges de garanties de capacité pour 2020, il a même franchi la barre des 20 k€/MW.

Les CEE (certificats d’économie d’énergie)

Le mécanisme réglementaire des CEE a pour objectif de développer les actions d’efficacité énergétique dans les secteurs diffus : principalement le tertiaire et résidentiel mais aussi la petite industrie, le transport et l’agriculture. Il n’est pas sans incidence financière puisqu’il constitue entre 3 % et 4 % des dépenses énergétiques des Français (électricité, gaz, carburants compris) soit plus de 4 milliards d’euros par an.

Une fiscalité de plus en plus pesante

La part de la fiscalité énergétique a augmenté de 40 % en 4 ans, équivalant aujourd’hui à 35 % de la facture d’électricité d’un consommateur. Les taxes et contributions financent essentiellement la transition énergétique.

La CSPE en particulier, la Contribution au Service Public de l’Electricité, représente en moyenne 25% hors TVA de la facture d’électricité (22,5€/MWh en 2019 vs  3 €/MWh en 2002 ). Sa hausse est telle qu’aujourd’hui elle « représente le sixième impôt de l’État par l’importance budgétaire ».

A savoir : les PME et collectivités employant plus de 9 salariés et dont le chiffre d’affaires, les recettes ou le bilan annuels sont supérieurs à 2 millions d’euros assisteront à la fin tarifs réglementés de l’électricité au 31 décembre 2020. Ils devront dès lors changer de contrat et choisir une offre de marché.

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.