RTE, gestionnaire des lignes à haute tension en France, conscient de l’importance de sa mission pour atteindre les objectifs de la transition énergétique, veut se lancer dans un vaste programme de renforcement de ses infrastructures. 100 milliards d’euros devraient être débloqués d’ici 2040 pour participer à la modernisation du réseau électrique.

Un programme d’investissement de 100 milliards d’euros pour le réseau RTE

En charge du transport d’électricité sur les lignes à haute tension, RTE veut lancer un programme ambitieux avec une enveloppe budgétaire de 100 milliards d’euros d’ici 2040. L’entreprise vise trois objectifs principaux : le raccordement de nouveaux sites de production d’électricité, l’adaptation du réseau aux évolutions de consommation et le renouvellement des installations vieillissantes.

« On projette la manière dont le réseau électrique va devoir se transformer d’ici à 2040 pour accueillir les premiers réacteurs nucléaires EPR2, les nouvelles capacités de production renouvelables mais aussi les nouvelles consommations électriques industrielles », explique Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE dans les Echos.

Un plan soumis à la validation des pouvoirs publics

Ce plan représente presque le triple des montants du plan d’investissement précédent de RTE, estimé à 35 milliards d’euros entre 2019 et 2035. Cela souligne l’importance de ces investissements pour engager une modernisation profonde du réseau. « C’est le strict nécessaire pour que le réseau électrique ne devienne pas un point bloquant de la transition énergétique », affirme Xavier Piechaczyk.

Ce plan doit désormais être validé par le gouvernement et la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Il sera financé par le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) composante de la facture d’électricité des consommateurs.

Une modernisation des réseaux électriques partout en Europe

Ce plan entre en ligne avec une modernisation des réseaux en Europe. Les investissements prévus par RTE, bien que conséquents, restent inférieurs à ceux envisagés par l’Allemagne, où les réseaux saturés peinent à suivre le déploiement des énergies vertes. Le vieillissement de l’infrastructure a entraîné des congestions sur le réseau allemand chiffrées à 4 milliards d’euros en 2022.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.