Les collectivités sont, elles aussi, à la recherche de méthodes pour faire baisser leurs coûts énergétiques, notamment d’électricité. Plusieurs solutions s’offrent à elles, de la réduction de la consommation à la réduction des factures, via un changement de contrat et/ou de fournisseur. Elles peuvent bénéficier de certaines aides financières mais aussi d’un accompagnement, qui permettra de profiter des offres les plus adaptées aux besoins. Opéra Énergie vous en dit plus sur les leviers de réduction des coûts de l’électricité pour les collectivités locales.

Réduction des coûts de l’électricité pour les collectivités : la fin des aides

réduction coût électricité d'une collectivités

Comme les particuliers et les professionnels, les collectivités sont impactées par la volatilité des prix de l’énergie. Une augmentation qui dure depuis plusieurs années, liée notamment à la pandémie de Covid-19 puis plus récemment à la crise énergétique après le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Pour faire face, le gouvernement a mis en place différentes aides :

  • une réduction de l’accise sur l’électricité,
  • la mise en place d’un bouclier tarifaire,
  • un filet sécurité,
  • ou encore l’amortisseur électricité.

Des mesures qui ont permis d’éviter une hausse trop importante des factures.

Le plus emblématique, le bouclier tarifaire sur l’électricité, avait été étendu aux petites collectivités éligibles au tarif réglementé de vente. Il leur permettait de limiter la hausse de leurs dépenses énergétiques, notamment en plafonnant l’augmentation du prix du kWh. En 2023, ce mécanisme avait ainsi contenu la hausse de l’électricité à 15 %, puis à 10 % quelques mois plus tard, offrant une protection temporaire à plus de 20 000 collectivités.

Les collectivités n’étaient cependant pas éligibles au bouclier tarifaire sur le gaz. En effet, la fin des tarifs réglementés du gaz a eu lieu en décembre 2020 pour ces profils.

Cependant, cette aide a été arrêtée. Les collectivités ne peuvent plus compter sur ce levier budgétaire, alors même que les prix de l’énergie restent structurellement élevés. La suppression du bouclier tarifaire crée un besoin d’optimisation des contrats de fourniture, de maîtrise de la consommation et de recours à des stratégies d’efficacité énergétique.

Comment réduire les coûts d’électricité en collectivité ?

Dans le contexte de la fin des aides, comment les collectivités locales peuvent-elles protéger leur budget énergie ?

Réduire sa consommation

La baisse des dépenses en électricité peut aussi passer par une baisse de la consommation. Pour cela, plusieurs idées peuvent être appliquées. Certaines communes ont par exemple fait le choix d’éteindre l’éclairage public sur certaines plages horaires de la nuit (par exemple de 23h30 à 6h du matin).

Sur son site internet l’Ademe (Agence pour la transition énergétique) donne l’exemple d’une agglomération des Hauts-de-France qui a pu réduire sa facture d’électricité de 37% en deux ans, entre 2022 et 2024. Elle a mis en place un plan d’action Sobriété comprenant différentes actions sur l’éclairage public, les bâtiments communautaires et municipaux, la gestion de l’eau des bassins et des piscines.

Engager des travaux de rénovation énergétique

Autre solution pour réduire sa consommation d’électricité : engager des travaux de rénovation énergétique. Cela peut passer par le changement du système de chauffage, des travaux d’isolation ou encore la mise en place d’outils de contrôle.

Pour cela, un audit énergétique peut être une bonne solution. Cela peut permettre d’identifier les points/secteurs les plus énergivores, comme par exemple l’éclairage public pour de nombreuses collectivités ou encore la consommation des bâtiments publics, encore plus si ceux-ci sont chauffés à l’électricité. En plus, certains équipements sont particulièrement énergivores, à l’image d’une piscine municipale.

Aujourd’hui, une bonne maîtrise des dépenses est essentielle, encore plus en ces temps d’augmentation des prix de l’énergie. D’autant que les collectivités peuvent aussi bénéficier d’aides financières. Parmi elles : les CEE (certificats d’économies d’énergie) ou le prêt GPI AmBRE. Des accompagnements techniques sont également proposés, par l’Ademe par exemple.

À noter :

La rénovation énergétique des bâtiments publics peut avoir plusieurs autres objectifs. Cela permet de s’inscrire dans la transition énergétique mais aussi de montrer l’exemple alors que de nombreux professionnels sont soumis à des contraintes de plus en plus importantes.

Changer son contrat d’énergie

On n’y pense pas toujours et pourtant une réduction des dépenses en électricité peut passer par un changement ou une optimisation de son contrat d’énergie. Cela commence par une bonne compréhension de ses besoins. Par l’analyse des factures, on peut mieux comprendre son profil de consommation et chercher une offre adaptée.

Certaines collectivités doivent passer par un appel d’offres pour le choix ou le changement de fournisseur d’énergie en fonction du montant du contrat (pour les marchés dont le montant est supérieur à 40 000 € HT). Cet appel d’offres doit comprendre plusieurs éléments comme le cahier des charges de la collectivité, le profil de consommation ou encore le volume total du marché passé et les spécificités souhaitées (énergie verte par exemple).

Se faire accompagner par un AMO

Reste ensuite aux collectivités à comparer les offres pour choisir celle qui sera la plus adaptée et la plus intéressante. Dès le départ il est possible de bénéficier d’un certain accompagnement, tant pour estimer et comprendre au mieux ses besoins que pour faire le bon choix entre les différentes offres. Un AMO (Assistant à maîtrise d’ouvrage) peut apporter son expertise dans plusieurs domaines mais surtout au moment de la rédaction du cahier des charges pour être certain de ne rien oublier.

Grâce à une bonne connaissance des marchés mais aussi des obligations liées au statut des collectivités, il permet un gain de temps. Un courtier en énergie peut également être une aide très intéressante, pour comparer les offres proposées par les fournisseurs (tarifs réglementés de vente ou offres de marché) et choisir celle qui sera la plus adaptée aux besoins. Il peut aussi travailler à la renégociation des contrats passés. Lui aussi possède une bonne connaissance du marché, qui lui permet de trouver les leviers les plus intéressants pour faire des économies (choix de l’option tarifaire, optimisation du TURPE, etc.).

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.