Transition énergétique en entreprise : les étapes à suivre
Face à l’urgence climatique, les structures professionnelles sont invitées à réduire leur empreinte carbone. Pour cela, elles peuvent mettre en place des stratégies de transition énergétique en entreprise. Quelles sont les actions à mener ? Quels sont les bénéfices de la transition écologique ? A quelles aides une entreprise peut-elle prétendre ?
Transition énergétique : définition
Concept de plus en plus présent dans le discours, la transition énergétique se définit comme le « passage d’un système énergétique reposant essentiellement sur l’utilisation des énergies fossiles, épuisables et émettrices de gaz à effet de serre (que sont le gaz naturel, le charbon et le pétrole), vers un mix énergétique donnant la part belle aux énergies décarbonées (telles que les énergies solaire, nucléaire, éolienne, géothermique, hydraulique et marémotrice) » selon le fournisseur Engie.
Le gouvernement a d’ailleurs établi une feuille de route avec les différents objectifs à atteindre.
Il s’agit de tendre vers la neutralité carbone en remplaçant les combustibles fossiles par des énergies décarbonées. Cela peut s’opérer à l’échelle d’une société mais aussi d’une entreprise ou d’une industrie et même d’une copropriété ou d’un logement individuel.
Transition énergétique : comment l’appliquer en entreprise ?
La transition énergétique en entreprise passe par trois modes d’action complémentaires :
- La réduction des consommations d’énergie, appelée également la sobriété énergétique ;
- L’utilisation des énergies renouvelables en remplacement des énergies fossiles ;
- La compensation carbone des émissions de CO2 incompressibles.
Pour ce faire, plusieurs stratégies peuvent être menées.
1. Engager des travaux de rénovation énergétique
Pour réduire la consommation d’énergie d’une entreprise, il faut commencer par faire la chasse aux déperditions thermiques. Ces gaspillages énergétiques pèsent sur la facture mais également sur le bilan carbone de l’entreprise.
En réalisant des travaux d’isolation ou sur le système de chauffage on peut diminuer les besoins en chaleur d’un édifice. Selon l’Ademe, la facture de chauffage représente 50% du budget énergie dans le tertiaire.
Afin de savoir quels travaux mener, le mieux est de faire appel à un bureau d’étude thermique dans l’optique de réaliser un audit énergétique. Vous saurez quelles opérations engager et dans quel ordre.
2. Mettre en place des écogestes en entreprise
Pour diminuer la facture, il convient d’inviter chacun à prendre de bonnes habitudes. En incitant les collaborateurs à respecter quelques écogestes, on peut réduire considérablement les consommations d’énergie. Par exemple, en éteignant les appareils en veille, une entreprise peut faire jusqu’à 11% d’économies d’énergie.
3. Souscrire une offre d’électricité verte et de biogaz
On l’a vu, la transition écologique vise à remplacer les combustibles fossiles par des énergies renouvelables, plus propres. Pour participer au développement des énergies renouvelables en Europe, l’entreprise peut souscrire une offre d’électricité verte et/ou de biométhane. Ces offres sont certifiées par le mécanisme des garanties d’origine. Elles certifient que pour 1 kWh d’électricité ou de gaz consommé, 1 kWh d’électricité renouvelable ou de gaz vert est injecté sur le réseau.
Grand tertiaire et industrie : pensez aux PPA !
Le Power Purchase Agreement (PPA) est un contrat qui permet à de grands consommateurs de s’approvisionner en énergie renouvelable directement auprès d’un producteur. Cela permet aussi de bénéficier d’un prix de l’électricité plus avantageux puisque le prix du kWh est fixé en accord avec le producteur pour une durée de 5 à 20 ans. Ainsi, l’entreprise n’a pas besoin de passer par les marchés de gros où le prix de l’électron reste très volatil.
4. Utiliser des sources de chaleur renouvelable
Dans certains processus industriels ou artisanaux, il est nécessaire de pouvoir faire monter en température des fours ou des machines. Pour cela, on utilise souvent du fioul ou du gaz naturel. Aujourd’hui, des sources de chaleur alternatives se développent. Notamment certaines sociétés proposent des modules de biomasse, du bois énergie ou l’installation de systèmes de récupération de chaleur fatale. Cela permet d’utiliser une énergie renouvelable dans le processus de production de chaleur.
5. Passer à l’autoconsommation photovoltaïque
Pour s’engager dans la transition énergétique, l’entreprise peut aussi décider d’installer des panneaux solaires photovoltaïques. Placés sur le toit ou au sol, ces modules viennent produire de l’électricité verte qui vient alimenter les locaux de l’entreprise. Le surplus d’électricité peut être revendu en obligation d’achat (OA solaire).
6. Acheter des crédits carbone
Enfin, une fois que l’entreprise a réduit au maximum ses émissions de CO2, elle peut compenser les rejets incompressibles. Pour cela, elle peut acheter des crédits carbone. Ces certificats indiquent qu’une action a été mise en place pour empêcher l’émission ou séquestrer une certaine quantité de CO2 dans un puits de carbone. Elles permettent de financer des projets de reforestation, par exemple.
Quels avantages en retirer ?
Mettre en place une stratégie de transition énergétique en entreprise est souvent bénéfique. Cela permet à l’entreprise de réduire sa consommation d’électricité et de gaz naturel et de faire des économies. Outre ce gain pour la trésorerie d’entreprise, les actions écoresponsables permettent souvent de répondre à des objectifs RSE, pris très au sérieux par les consommateurs mais aussi par les investisseurs.
Enfin, cela peut se traduire en un élément mis en avant au niveau marketing. Selon un sondage Opinion way pour Saleforces et les Echos, en 2021, 63 % des Français se disent attentifs aux engagements des entreprises depuis la pandémie de Covid-19.
Quelles sont les aides à la transition écologique ?
Afin d’encourager les entreprises à se lancer dans une démarche de transition énergétique, les pouvoirs publics ont mis en place des aides financières. Quelles sont-elles ?
Les aides à la rénovation énergétique
Les Certificats d’Economies d’Energie (CEE)
Un certificat d’économie d’énergie est un document qui atteste que des opérations d’amélioration de l’efficacité énergétique ont été mises en œuvre. Ce mécanisme a été créé en 2005 dans le cadre de la loi POPE. Dans ce cadre, les fournisseurs d’énergie, « les obligés », doivent répondre à des objectifs fixés par l’Etat, en obtenant une certaine quantité de CEE.
Pour ce faire, ils peuvent :
- Acheter des CEE sur un marché spécialisé ;
- Financer des travaux d’efficacité énergétique chez les professionnels ou les particuliers. En contrepartie, ils peuvent valoriser ces actions pour obtenir des CEE.
Cette dernière option a favorisé l’émergence des programmes de Prime Energie, qui viennent prendre en charge une partie du chantier dans les entreprises.
Le contrat de performance énergétique (CPE) pour les industries
Le Contrat de Performance Energétique (CPE) est un accord contractuel qui unit :
- un opérateur d’efficacité énergétique, en général un fournisseur d’énergie ;
- un client professionnel.
Ce contrat a pour but de renforcer la consommation énergétique de ce dernier. L’opérateur doit s’engager sur une réduction chiffrée des consommations énergétiques. Il a obligation de résultat vis-à-vis de son client. Si l’objectif n’est pas rempli, il doit alors indemniser son client.
Le fonds chaleur de l’Ademe
Doté d’une enveloppe de 1 milliard d’euros sur la période 2020-2022, le fonds chaleur de l’Ademe s’adresse aux entreprises et aux collectivités. Il peut financer des projets de chaleur renouvelable à hauteur de 60%.
Le prêt Eco-Energie (PEE)
Ce prêt bancaire proposé par BPI France à destination des TPE et PME peut aller jusqu’à 100 000 euros. Comme le rappelle la BPI, « aucune garantie n’est exigée sur les actifs de l’entreprise, ni sur le patrimoine du dirigeant ». Il doit servir à financer des projets pour l’efficacité énergétique de l’entreprise et peut être remboursé sur 7 ans.
Les aides au photovoltaïque
Afin de vous aider à accélérer la transition énergétique en entreprise, il existe des aides pour l’autoconsommation solaire.
La prime à l’autoconsommation
La prime à l’autoconsommation est une aide de l’Etat, versée sur 5 ans. C’est un appui au financement de projets photovoltaïques pouvant aller jusqu’à 100 kWc.
Le tarif d’achat
L’installation de panneaux solaires peut être rentabilisée par la vente de l’électricité produite au tarif de rachat en obligation d’achat pendant 20 ans. Le barème du tarif rachat photovoltaïque est déterminé par l’Etat.