L’audit énergétique d’un bâtiment tertiaire permet de mesurer les performances énergétiques d’un local à usage tertiaire. Cette analyse s’accompagne d’un plan de travaux permettant de réduire la consommation de l’édifice. Quelles sont les obligations des entreprises du tertiaire en matière d’audit thermique ? Comment réaliser un audit énergétique dans le tertiaire.

A quoi sert l’audit énergétique d’un bâtiment tertiaire ?

Mesurer les performances énergétiques du bâtiment

L’audit énergétique permet de mesurer l‘efficacité énergétique d’un bâtiment tertiaire. Cela permet notamment de recenser précisément :

  • les déperditions thermiques au niveau de l’enveloppe, les zones où l’isolation est vétuste ;
  • les performances énergétiques des équipements (chauffage, climatisation, éclairage, etc.).

Proposer un plan de travaux

Après la phase d’analyse, l’audit énergétique dans le tertiaire propose des actions concrètes pour améliorer les performances des bureaux. Cela passe notamment par la mise en œuvre de travaux de rénovation énergétique. Plusieurs scénarios complets peuvent être proposés avec les économies d’énergie qui pourraient ainsi être réalisées, leur impact financier, mais aussi les aides financières disponibles pour les réaliser.

Pourquoi réaliser un audit énergétique dans le tertiaire ?

1. Faire baisser sa facture d’énergie pro

Améliorer les performances énergétiques d’un bâtiment tertiaire a plusieurs avantages. Cela permet en premier lieu de réaliser des économies d’énergie. En effet, en renforçant l’isolation du bureau et en changeant le système de chauffage une entreprise peut faire baisser sa facture d’énergie pro. Il faut savoir que le chauffage, par exemple, représente 50% de la facture énergétique d’une entreprise du tertiaire.

2. S’engager dans la transition énergétique

Diminuer sa consommation d’énergie suite à la réalisation de travaux préconisés par l’audit énergétique permet d’engager une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’entreprise. C’est un moyen pour elle de tendre vers la neutralité carbone et de témoigner de l’importance qu’elle accorde à la transition énergétique.

3. Se mettre en conformité avec la réglementation

Le secteur tertiaire est un secteur très énergivore en France. Les professionnels sont incités à réduire leur consommation, notamment par le décret tertiaire entré en vigueur le 1er octobre 2019. Avant de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique pour répondre aux demandes, les professionnels peuvent opter pour un audit énergétique :

  • qui les guide dans la réalisation des travaux ;
  • leur permet de choisir une solution de GTB (Gestion technique du bâtiment) ou GTC (Gestion technique centralisée) qui va permettre de contrôler tout ou partie des lots d’un bâtiment (contrôle de l’éclairage, du chauffage, ou de la climatisation par exemple).

Bien connaître ses consommations est primordial. C’est la première étape pour se mettre en conformité avec le décret tertiaire. Les entreprises assujetties ont dû envoyer leurs données de consommation à l’Ademe via la plateforme OPERAT au 31 décembre 2022.

Audit énergétique dans le tertiaire : une obligation ?

Un audit énergétique tertiaire est obligatoire pour les grandes entreprises. Quelles sont les entreprises concernées par cette obligation ?

  • Les entreprises de plus de 250 salariés ;
  • Les entreprises dont le chiffre d’affaires hors taxe annuel est supérieur à 50 millions d’euros ;
  • Les entreprises dont le bilan annuel est supérieur à 43 millions d’euros.

L’audit énergétique doit être réalisé tous les 4 ans. Si l’entreprise dispose de la certification ISO 50001, elle est exemptée de la réalisation d’un audit énergétique.

Suite à la publication d’une nouvelle directive européenne en 2023, l’obligation de réaliser un audit énergétique tiendra désormais compte de la consommation énergétique et non plus de la taille ou des résultats financiers de l’entreprise.

Les entreprises françaises dont la consommation énergétique est supérieure à 10 térajoules par an devront réaliser un audit énergétique. En principe, les entreprises concernées ont jusqu’en octobre 2026 pour réaliser un audit énergétique qui respecte cette nouvelle législation. Les modalités d’exemption ne changent pas ; les entreprises ayant reçu une certification 50001 pourront toujours être exemptées.

Bon à savoir : l’audit énergétique tertiaire est encadré par la norme NF EN 16247

La norme NF EN 16247 concerne les entreprises du secteur tertiaire et définit les règles à respecter pour mener des audits énergétiques réalisés dans ce secteur, via un cahier des charges strict. Elle révèle d’abord qu’un audit doit couvrir au moins 80% des factures énergétiques de l’entreprise. Une méthodologie de l’audit est également spécifiée avec, en premier lieu, la tenue d’une réunion de démarrage avant l’analyse des données énergétiques, d’une analyse du site puis une analyse des résultats.

Quel est le prix d’un audit énergétique dans le tertiaire ?

D’après l’Ademe, le prix d’un audit énergétique en entreprise peut dépasser les 10 000 € pour une PME. Pour le grand tertiaire, il peut même se chiffrer à plus de 100 000 €. Toutefois, le prix varie en fonction de nombreux paramètres tels que la superficie du ou des bâtiments à auditer, le secteur d’activité de l’entreprise, les équipements, etc.

Audit énergétique dans le tertiaire : comment le financer ?

Afin d’aider les entreprises à s’engager dans la transition énergétique, l’Ademe peut prendre en charge les coûts liés à la réalisation d’un audit énergétique jusqu’à :

  • 50 % maximum pour les grandes entreprises (hors audits énergétiques obligatoires) ;
  • 60 % maximum pour les moyennes entreprises ;
  • 70 % maximum pour les petites entreprises.

Le plafond de l’aide est fixé à 50 000 euros.

Qui peut réaliser un audit thermique ?

L’audit énergétique dans le tertiaire doit être réalisé par un auditeur certifié. Dans tous les cas, le professionnel devra justifier de certaines qualifications. Plusieurs types de professionnels peuvent pratiquer un audit énergétique (bureaux d’études ou entreprises qualifiés, des diagnostiqueurs immobiliers ou même des architectes). Plusieurs organismes proposent des formations et délivrent le diplôme.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.