Connaître et contrôler sa consommation énergétique est important, notamment en cette période de hausse des prix de l’énergie. Cela vaut pour sa consommation d’électricité, de fioul et de gaz naturel notamment. La température extérieure a un impact sur le chauffage ou la climatisation. C’est pour cela qu’on été créés les DJU, les degrés jours unifiés. Ils permettent de prendre en compte l’impact du climat extérieur sur les consommations énergétiques des bâtiments. Leur prise en compte permet d’effectuer une correction des variations climatiques (CVC) mais aussi d’obtenir plusieurs autres informations. A quoi servent les DJU ? Quel est l’intérêt de les calculer en copropriété ou en entreprise ?

Définition du DJU : degré jour unifié

Le degré jour unifié (DJU) est un outil de calcul thermique. Il permet d’en apprendre plus sur le climat d’une zone, notamment sa sévérité. Il se base sur la différence entre la température extérieure de référence et la température réelle. Il existe des degrés de jours unifiés de référence à différents échelons (national, régional et départemental). Aujourd’hui, une partie des données annuelles des dju est disponible pour 2021. Il est également possible de consulter l’historique des données selon l’échelon :

  • De 1970 à 2021 pour les données annuelles nationales ;
  • De 1981 à 2021 pour les données annuelles régionales (anciennes régions) ;
  • De 2008 à 2020 pour les données annuelles régionales (nouvelles régions) ;
  • De 1996 à 2020 pour les données annuelles départementales.

Ces données auront un impact sur les besoins en chauffage ou en climatisation. Les professionnels, notamment du bâtiment, peuvent s’en servir pour obtenir des informations sur la bonne performance énergétique d’un espace ainsi que les effets du climat. Ces informations peuvent notamment permettre de bien dimensionner un système de chauffage pour une copropriété ou en entreprise.

Sur une période déterminée, un grand nombre de DJU indiquera que le climat a été froid. Un calcul sur plusieurs années permet d’établir des périodes plus chaudes ou plus froides. Cela peut également avoir un impact sur les factures énergétiques, indépendamment des prix de l’énergie. Avec un faible nombre de DJU et donc un climat plutôt favorable, la consommation de gaz ou d’électricité est souvent réduite. La connaissance des degrés jours unifiés permet de calculer les besoins en chauffage d’un bâtiment.

DJU et DJ : quelles différences ?

Les DJU sont en réalité une addition des degrés jours (DJ), une unité qui mesure la différence entre la température moyenne d’un jour donné, par rapport à une température de référence choisie.

Ainsi pour obtenir les degrés jours unifiés, il faut additionner les degrés jours d’une période donnée. En règle générale, c’est la saison de chauffe qui est utilisée. Celle-ci a lieu souvent entre le 15 octobre et le 15 avril.

Les mesures sont effectuées au niveau départemental. En France métropolitaine, les DJU sont généralement compris entre 2 000 et 3 000. Tout dépend de la zone géographique, d’autant que la France est divisée en plusieurs zones climatiques : H1, H2 et H3 du plus froid au plus chaud.

Comment calculer les DJU ?

Pour calculer un Degré Jour il faut obtenir une moyenne des températures de la journée (M) en additionnant la température minimale (Tn) et la température maximale du jour (Tx), puis en divisant le chiffre par deux.

Il existe ensuite deux méthodes de calcul. Dans les deux cas, il faut prendre en compte un seuil de température de référence (S). Le calcul des dju est gratuit, il existe plusieurs outils en ligne permettant de calculer les dju d’une zone géographique. Il est également possible d’utiliser des sites payants pour obtenir des analyses plus fournies.

1. La méthode météo

Pour un calcul de déficit (DJC) : si la température de référence (S) ≤ à la moyenne de température obtenue, le DJ = 0 ; si elle est plus élevée, le DJ = la température de référence – la moyenne de température obtenue.

Pour un calcul d’excédent (DJR) : si la base de référence (S) ≥ à la moyenne des températures (M), le DJ = 0. Au contraire, si elle est plus petite, DJ = la moyenne de température – la température de référence.

2. La méthode de calcul des professionnels de l’énergie

Pour un chauffagiste, le calcul des déficits s’établit ainsi :

Si la température de référence (S) > la température maximale du jour (Tx), le DJ correspond au seuil de température (S) – la moyenne du jour (M). Il s’agit du cas le plus fréquent en hiver.

Si le seuil de température choisi (S) ≤ à la température minimale (Tn), le DJ = 0.

Enfin, si la température minimale (Tn) < que le seuil de température (S), mais ≤ à la température maximale, le calcul diffère :

DJ = (S –Tn) x (0.08 + 0.42 x (S –Tn) / (Tx – Tn))

Pour les calculs d’excédents, notamment utiles aux bureaux d’études thermiques :

Le degré jour (DJ) est égal à 0 si la température de base (S) est ≤ à la température minimale (Tn).

Si la température minimale (Tn) < le seuil de température (S) mais ≤ à la température maximale (Tx) alors DJ = la température moyenne (M) – le seuil de température (S).

Enfin, si la température minimale (Tn) < que le seuil de température (S), mais ≤ à la température maximale, le calcul est celui-ci :

DJ = (Tx – S) x (0.08 + 0.42 x (Tx – S) / (Tx – Tn))

À quoi sert le calcul des DJU ?

Obtenir les DJU permet d’apprendre plusieurs informations, qui peuvent être très utiles d’un point de vue global ou strictement liées à votre bâtiment. Ils permettent ainsi :

  • Connaître la rigueur du climat ;
  • Estimer les besoins en chauffage et climatisation, donc les consommations d’énergie thermique du bâtiment en fonction des déperditions ;
  • Adapter ses consommations énergétiques en fonction des résultats obtenus grâce à un système d’energy management ;
  • Détecter des problèmes (bâtiment énergivore) après avoir réalisé une moyenne des DJU sur plusieurs mois/années. Cela peut être utile pour une amélioration de la performance énergétique du bâti, si vous comptez vous lancer dans des travaux de rénovation énergétique (travaux d’isolation, chauffage, régulation du chauffage ou encore ventilation).

Financez vos travaux grâce aux CEE

Les travaux de rénovation thermique peuvent faire l’objet d’aides la rénovation en copropriété. Ainsi, les gestionnaires et syndics peuvent financer des travaux en demandant une prime énergie, issue des Certificats d’Economies d’Energie (CEE) et MaPrimeRénov’.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.