Selon Vattenfall, la consommation moyenne d’un commerce est estimée à 300 kWh/m²/an, avec un potentiel de réduction de moitié. Cette consommation se répartit principalement entre l’éclairage (25%), le chauffage (22%), la ventilation et la climatisation (20%), et la production de froid et d’eau chaude sanitaire (10%). Découvrons comment mieux maîtriser la facture énergétique grâce à ces 21 conseils pour faire des économies d’énergie dans un commerce.

1. Faire un bilan régulier des consommations énergétiques

Economies d'énergie dans un commerce

Impossible d’économiser ce qu’on ne mesure pas ! Il est essentiel de prendre le temps d’analyser précisément la facture énergétique par type de dépense et de suivre l’évolution des consommations mois après mois.

Ce suivi permet d’identifier rapidement les postes énergivores du commerce et de mesurer concrètement l’impact des actions d’économie.

Selon CCI France, ce suivi méthodique constitue « le b.a.-ba » de toute stratégie efficace de réduction des coûts énergétiques. Les commerces qui adoptent cette pratique parviennent généralement à identifier des gisements d’économies insoupçonnés, parfois jusqu’à 15% de leur facture globale.

2. Réaliser un audit énergétique

Connaître les forces et faiblesses énergétiques du local commercial est essentiel avant d’engager des investissements. Un audit énergétique révèle les points faibles du bâtiment : ponts thermiques, isolation défaillante, équipements énergivores ou mal dimensionnés.

Cette évaluation initiale permet de hiérarchiser intelligemment les actions et d’orienter les investissements vers les solutions les plus rentables. Les retours d’expérience montrent que les commerçants qui s’appuient sur un tel diagnostic amortissent leurs investissements plus rapidement que ceux qui agissent sans vision d’ensemble.

Pour se faire accompagner dans l’audit et les travaux de rénovation énergétique, ils peuvent avoir recours aux Certificats d’Economies d’Energie (CEE)

3. Sensibiliser le personnel aux économies d’énergie

L’implication de l’équipe est la clé du succès de toute démarche d’économies d’énergie pour un commerce. Organiser des sessions de sensibilisation, afficher des rappels visuels près des interrupteurs et des équipements, et valoriser les bonnes pratiques transforme cette démarche en challenge collectif pour stimuler l’engagement de tous.

Selon la CCI, « la chasse aux gaspis » ne peut réussir que si l’ensemble des collaborateurs se sent concerné. Les commerces qui impliquent activement leur personnel constatent des économies supplémentaires de 5 à 10% par rapport à ceux qui se contentent d’actions techniques, sans dimension humaine.

4. Privilégier la lumière naturelle

La lumière du jour est gratuite, autant en profiter au maximum ! Réorganiser si possible l’espace de vente pour exploiter au mieux les sources de lumière naturelle est un premier pas. Opter pour des couleurs claires sur les murs et le mobilier amplifie la luminosité ambiante, et le nettoyage régulier des vitrines et verrières optimise l’apport solaire.

Selon Vattenfall, l’éclairage représente en moyenne 25% de la facture énergétique d’un commerce, ce qui en fait le poste de dépense énergétique le plus important. Maximiser l’apport de lumière naturelle peut réduire ce poste de 30 à 50% selon la configuration du local et son exposition.

5. Respecter la réglementation sur l’éclairage nocturne

Au-delà de l’obligation légale, l’extinction des vitrines et enseignes la nuit représente une source d’économies substantielles. Programmer l’éclairage pour qu’il s’éteigne automatiquement une heure après la fermeture et ne se rallume qu’à 7h du matin profite tant au portefeuille qu’à la planète.

Cette simple mesure peut permettre d’économiser jusqu’à 5% de la consommation électrique totale d’un commerce. À l’échelle nationale, le respect strict de cette réglementation représenterait une économie équivalente à la consommation annuelle d’une ville de 250 000 habitants.

6. Remplacer les éclairages énergivores par des LED

Finis les spots halogènes et les tubes fluorescents gourmands en énergie ! Les LED offrent aujourd’hui une qualité d’éclairage remarquable tout en consommant jusqu’à 80% d’électricité en moins. Leur durée de vie exceptionnelle épargne également de fréquents remplacements d’ampoules.

Selon Paris Commerces, les ampoules LED ont une durée de vie moyenne de 20 000 heures contre 1 000 à 2 000 heures pour les halogènes. D’après leurs calculs, remplacer 10 spots halogènes de 50W par des LED de 7W permet d’économiser environ 100€ par an sur la facture d’électricité, avec un retour sur investissement inférieur à 18 mois.

7. Installer des dispositifs de régulation automatique de l’éclairage

Pourquoi éclairer des espaces inoccupés ? Équiper les zones de passage (couloirs, réserves, sanitaires) de détecteurs de présence et les espaces bien exposés de capteurs de luminosité permet d’adapter automatiquement l’éclairage en fonction des besoins réels, sans aucune intervention manuelle.

D’après les études de l’ADEME, l’installation de détecteurs de présence peut réduire la consommation d’éclairage de 20 à 30% dans les zones de passage. Les retours d’expérience montrent que ces équipements s’amortissent généralement en moins de deux ans, tout en apportant un confort d’utilisation apprécié du personnel.

8. Ajuster l’intensité lumineuse selon les besoins spécifiques

Tous les espaces d’un commerce n’ont pas les mêmes besoins d’éclairage. Créer un plan d’éclairage différencié consiste à renforcer la lumière sur les produits à forte valeur ajoutée, la réduire dans les allées de circulation, et adapter les teintes lumineuses à la nature des produits (lumière chaude pour le textile, plus froide pour les produits frais).

Selon Vattenfall, la norme NF EN 12464-1 recommande 300 lumens pour les zones de vente standard et 500 lumens pour les zones qui nécessitent plus de précision comme les caisses. Adapter l’intensité et la température de couleur (exprimée en Kelvin) en fonction des différents espaces permet non seulement d’économiser l’énergie mais aussi de valoriser efficacement les produits.

9. Adapter la température à l’usage des locaux

Chaque degré compte sur la facture ! Régler le thermostat à 19°C dans les espaces de vente assure le confort des clients tout en limitant la consommation. Programmer une température réduite à 16°C pendant les heures de fermeture et 8°C lors des périodes d’inoccupation prolongées complète ce dispositif d’économie.

Selon CCI France, une baisse de température d’un seul degré (de 20°C à 19°C) permet d’économiser 7% sur la facture de chauffage. À l’inverse, chaque degré superflu en climatisation augmente la consommation de 5%. Un thermostat programmable bien réglé peut ainsi réduire la facture énergétique de 15% à 20% sur l’année.

10. Ne pas climatiser portes ouvertes

Selon l’ADEME, la climatisation portes ouvertes peut augmenter la consommation d’énergie de 20 à 40%. Pour un commerce de taille moyenne, cette mauvaise habitude peut représenter jusqu’à 500€ de surcoût énergétique par mois en période estivale, sans compter l’usure prématurée des équipements soumis à une sollicitation excessive.

11. Entretenir régulièrement les équipements

Un système de chauffage ou de climatisation encrassé consomme plus pour des performances moindres. Programmer un entretien professionnel annuel et ne pas oublier les gestes simples entre deux visites : nettoyage des filtres, dépoussiérage des radiateurs, vérification des réglages et dégivrage des unités extérieures en hiver sont essentiels.

Un système de chauffage mal entretenu peut consommer jusqu’à 15% d’énergie supplémentaire pour un confort dégradé. Le simple nettoyage des filtres de climatisation tous les deux mois permet déjà de réduire la consommation de 5 à 10%, tout en prolongeant la durée de vie des équipements.

12. Limiter les déperditions de chaleur

La chaleur s’échappe par toutes les failles d’un commerce : vitrages simples, portes mal jointées, murs non isolés… Identifier ces points faibles et les traiter par ordre de priorité est important. Les solutions vont de la simple pose de joints d’étanchéité à la rénovation complète de l’isolation, en passant par l’installation de doubles vitrages ou de rideaux thermiques.

Selon l’ADEME, une bonne isolation peut réduire les besoins en chauffage de 30%. Pour un commerce moyen, l’installation d’un rideau d’air chaud au niveau de la porte d’entrée peut réduire les déperditions de 30 à 50%, avec un retour sur investissement souvent inférieur à deux ans dans les régions au climat rigoureux.

13. Utiliser la ventilation avec modération

L’air frais est essentiel, mais une ventilation excessive est coûteuse. Adapter le renouvellement d’air aux besoins réels signifie l’intensifier pendant les heures d’affluence ou lors d’activités spécifiques, le réduire pendant les périodes calmes, et le minimiser pendant les heures de fermeture. Un programmateur permettra d’automatiser ces ajustements.

Selon l’association Négawatt, l’arrêt de la ventilation dans les commerces pendant les périodes de fermeture permettrait d’économiser 18 térawatt-heures à l’échelle nationale. Pour un commerce, cela peut représenter une réduction de 15 à 20% de la consommation énergétique liée à la ventilation, sans aucun impact sur le confort des clients.

14. Optimiser la consommation des équipements informatiques

Les ordinateurs, écrans et serveurs consomment même quand ils ne sont pas utilisés ! Configurer la mise en veille automatique des appareils après quelques minutes d’inactivité et prendre l’habitude de les éteindre complètement en fin de journée, y compris les écrans et périphériques, génère des économies substantielles.

D’après CCI France, environ 21% de la consommation d’électricité d’une entreprise de bureau provient des équipements informatiques. Un ordinateur allumé 24h/24 coûte environ 100€ par an en électricité, alors que le même appareil éteint chaque soir et weekend ne coûtera que 15€, soit une économie de 85%.

15. Mutualiser les équipements

Pourquoi multiplier les appareils quand un seul peut suffire ? Des imprimantes et scanners partagés plutôt que des équipements individuels réduisent significativement la consommation globale. Les appareils multifonctions qui combinent plusieurs usages (impression, scan, copie) dans un seul appareil sont généralement plus efficaces énergétiquement.

Selon l’ADEME, une imprimante consomme en moyenne 500 kWh par an. Dans un commerce employant plusieurs personnes, la mutualisation des périphériques peut réduire cette consommation de 30 à 50%, soit une économie qui peut atteindre plusieurs centaines d’euros par an, sans compter les économies sur l’achat et l’entretien des équipements.

16. Privilégier les ordinateurs portables

À performances égales, un ordinateur portable consomme beaucoup moins qu’un poste fixe. Lors du renouvellement du parc informatique, privilégier cette option plus économe, plus compacte et plus flexible permet de gagner en consommation électrique tout en offrant plus de mobilité à l’équipe.

D’après CCI France, les ordinateurs portables consomment environ 50% moins d’énergie que les postes fixes. Pour un usage quotidien de 8 heures, cela représente une économie d’environ 50€ par an et par poste. Sur la durée de vie d’un équipement (environ 4 ans), l’économie réalisée peut ainsi compenser une partie significative du coût d’acquisition.

17. Régler correctement la température des équipements frigorifiques

Chaque degré superflu de froid coûte cher ! Adapter précisément la température des équipements frigorifiques aux besoins de conservation des produits signifie maintenir +3°C à +5°C pour un réfrigérateur et -18°C pour un congélateur. Éviter le sur-refroidissement qui gaspille l’énergie sans améliorer la conservation est une règle d’or.

Selon l’ADEME, augmenter d’un seul degré la température de consigne d’un équipement frigorifique permet d’économiser 2 à 4% d’énergie. Pour un commerce alimentaire disposant de plusieurs unités frigorifiques, l’optimisation des températures de consigne peut représenter plusieurs centaines d’euros d’économies annuelles.

18. Éloigner les sources de chaleur des équipements frigorifiques

Les appareils de froid travaillent plus dur et consomment davantage lorsqu’ils sont exposés à la chaleur. Éviter d’installer les réfrigérateurs ou congélateurs près des fours, radiateurs ou en plein soleil est primordial. Veiller également à laisser un espace suffisant autour de ces appareils permet une bonne circulation de l’air.

La présence d’une source de chaleur à proximité immédiate peut entraîner une surconsommation d’électricité de 10 à 20% pour les appareils frigorifiques. Ce simple repositionnement peut donc générer des économies significatives sans aucun investissement.

19. Sensibiliser le personnel à une utilisation raisonnée des équipements

Chaque ouverture de porte d’un appareil frigorifique libère l’air froid et force l’équipement à consommer plus pour rétablir la température. Former l’équipe à regrouper les opérations nécessitant l’ouverture des frigos ou congélateurs, et à maintenir les portes fermées le moins de temps possible a un impact direct sur la consommation.

Selon l’ADEME, chaque ouverture de porte d’un appareil frigorifique entraîne une augmentation de 15% de sa consommation. Dans un commerce alimentaire où les ouvertures peuvent être fréquentes, une utilisation plus rationnelle peut réduire la consommation globale des équipements frigorifiques de 10 à 15%.

20. Entretenir les installations frigorifiques

La glace et la poussière sont les ennemies de l’efficacité énergétique des équipements frigorifiques. Programmer un dégivrage régulier des congélateurs et nettoyer fréquemment les grilles de ventilation de tous les appareils produisant du froid sont des gestes simples qui garantissent des performances optimales et une consommation maîtrisée.

D’après l’ADEME, un dégivrage régulier peut améliorer l’efficacité énergétique des appareils de froid de 30%. De même, des grilles de ventilation obstruées peuvent augmenter la consommation d’un appareil de réfrigération de 15%. Un entretien rigoureux peut ainsi représenter une économie annuelle de plusieurs centaines d’euros pour un commerce alimentaire.

21. Repenser les déplacements liés à l’activité

Les transports représentent souvent une part cachée mais significative de l’empreinte énergétique d’un commerce. Encourager les modes de déplacement doux pour les employés (vélo, transports en commun) et optimiser les livraisons en regroupant les commandes et en privilégiant les circuits courts a un impact énergétique et financier notable.

Selon l’ADEME, l’utilisation d’un vélo à assistance électrique pour faire 10 km par jour revient à environ 100 euros par an, contre 1 000 € pour une voiture. À l’échelle d’une équipe de plusieurs personnes, les économies peuvent être substantielles, sans compter les bénéfices en termes de santé et de bien-être pour les collaborateurs.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.