Les professionnels de la restauration se retrouvent depuis plusieurs mois confrontés à une importante hausse des prix de l’énergie, gaz naturel et électricité. S’ils sont dans certains cas protégés par le bouclier tarifaire, certains souhaitent faire des économies. C’est notamment le cas des restaurateurs, qui possèdent d’importants postes de dépense. Mais il est possible de réduire les factures d’électricité d’un restaurant par quelques bonnes stratégies.

Comment réduire sa facture d’électricité en tant que restaurateur ?

Pour les professionnels aussi il est possible de réaliser des économies d’énergie et de réduire la facture d’électricité de son restaurant. Plusieurs moyens pour cela :

  • changer de fournisseur d’énergie et en trouver un plus adapté à son activité (avec des options comme heures pleines / heures creuses, par exemple) ;
  • entreprendre des travaux de rénovation énergétique (isolation, système de chauffage plus performant, utilisation d’énergies renouvelables…) ;
  • mise en place d’éco-gestes.

Changer de fournisseur d’électricité pour le restaurant

Pour mieux maîtriser son budget énergie, la première chose à faire est de se pencher sur le contrat d’électricité du restaurant. Pour faire baisser la facture d’énergie d’un restaurant, pensez à comparer les fournisseurs d’électricité. Certains proposent des offres adaptées à la restauration.

Notamment, si vous avez des besoins saisonniers, vous pouvez opter pour un contrat qui différencie le prix du kWh selon les saisons, comme le contrat Estivia du fournisseur EDF, qui garantit des tarifs attractifs l’été.

Pour trouver le fournisseur le moins cher pour un restaurant, les gérants peuvent faire appel à un courtier en énergie, comme Opéra Energie. Nos experts font un point sur vos besoins en énergie pour déterminer les contrats les plus adaptés à votre activité et à votre consommation.

Mettre en place des travaux de rénovation énergétique

Les pertes et gaspillages peuvent représenter une importante part de la consommation énergétique d’un restaurant. Il est possible d’agir pour faire des économies. Pour cela, vous pouvez réaliser des travaux de rénovation. Afin de les financer, vous pouvez demander des aides à la rénovation énergétique comme la Prime Energie issue des Certificats d’Economies d’Energie (CEE).

L’éclairage

La lumière, elle, concerne l’ensemble de votre établissement : tant la cuisine que la salle, les salariés que les clients. Pensez à changer vous ampoules et optez pour des LED, qui consomment bien moins d’énergie. Pour garantir l’efficacité du relamping, vous pouvez vous fier aux exigences de la fiche d’opération standardisée de l’Ademe BAT-EQ-127. Elle précise les modalités d’installation de luminaires LED pour bénéficier d’une prise en charge au titre des CEE.

En outre, dans certaines pièces qui ne sont pas utilisées en continu, comme les toilettes, des détecteurs de présence peuvent s’avérer utile. Les luminaires doivent être régulièrement nettoyés aussi, afin de prolonger leur durée de vie.

Le chauffage

Le chauffage électrique peut rapidement faire grimper la facture d’un restaurant l’hiver. Pour la minimiser, vous pouvez renforcer l’isolation et changer de chauffage, en optant pour une pompe à chaleur ou un chauffage au bois.

En outre, pour réguler le chauffage, il est conseillé d’installer des thermostats. Certains peuvent être réglés en fonction des heures et donc baissés la nuit par exemple.

La ventilation

La ventilation n’est pas un élément à négliger. Cela permet de limiter l’humidité en hiver mais peut aussi rafraîchir en été. Elle permet d’éviter le recours à la climatisation souvent très énergivore. Pour mieux maitriser la facture d’électricité, une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux sera à privilégier. Cette dernière peut également faire l’objet d’aides.

Installer un échangeur thermique

La cuisine d’un restaurant est un endroit chaud. La production de froid produit également de la chaleur, qui peut être récupérée grâce à un échangeur thermique. Une énergie qui peut être utilisée pour le chauffage ou pour la production d’eau chaude sanitaire par exemple.

Mettre en place des écogestes sur la cuisson et le froid

Puisqu’il s’agit d’un des principaux postes de consommation électrique, il est important de concentrer ses efforts sur la cuisson. Beaucoup de petits gestes peuvent être mis en place pour diminuer la facture d’électricité d’un hôtel-restaurant.

Couvrir les casseroles

Ce conseil, souvent donné aux particuliers, s’applique également à la restauration. L’objectif ? Diminuer drastiquement le temps de cuisson et permet de faire jusqu’à 75% d’économie d’énergie dans la préparation des plats.

Attention au four

Ouvrir la porte d’un four fait chuter la température de 5°C en une seconde ! À ne faire que lorsque cela est absolument utile donc… Vous pouvez également réfléchir aux cuissons et faire bénéficier à certains plats de la chaleur résiduelle.

Un maître-mot : l’entretien

En effet, un bon entretien de ses équipements permettra de faire des économies d’énergie car cela augmentera leur rendement (en plus de leur durée de vie). Tous les appareils de cuisson sont concernés mais pas seulement. Cet entretien vous permettra également de vérifier l’état des équipements et d’agir en cas de besoin.

Bien choisir ses équipements

Il est possible d’investir dans des équipements ou options qui permettront de faire baisser la facture énergétique d’un restaurant. Les brûleurs séquentiels augmentent par exemple le rendement des plaques de cuisson de 20%, en modulant la puissance. Les plaques à induction, elles, sont bien moins énergivores et permettent de réduire grandement la consommation électrique, jusqu’à 50% !

Réfléchir au placement du frigo et de la chambre froide

Du côté du froid aussi il est possible d’agir. Pour faire des économies d’électricité, tout commence par une bonne organisation mais aussi de bonnes habitudes à prendre.

Qu’il s’agisse des frigos ou des réfrigérateurs, attention à leur place. En effet, ils n’aimeront pas être à proximité d’un point chaud. Pensez également à ne pas y introduire de plat encore chaud, qui ferait travailler encore plus votre appareil pour maintenir une température adéquate.

Attention à l’ouverture des appareils réfrigérants

Comme pour le four, le frigo, la chambre froide ou encore le congélateur doivent restés fermer le plus souvent possible. En cas d’ouverture fréquente, leur température pourrait augmenter et vos factures avec.

Quelle est la facture d’électricité moyenne d’un restaurant ?

Facture d'électricité d'un restaurant

Comme d’autres secteurs, à l’instar de la boulangerie, la restauration est un important consommateur d’énergie et notamment d’électricité. En cause : les nombreux postes à alimenter. Si les clients ne voient que la partie immergée de l’iceberg, notamment l’éclairage, la facture d’électricité se composent de nombreux éléments.

En effet, préparer un repas demande beaucoup d’énergie. Il faut faire tourner la chaîne du froid pour conserver les denrées mais aussi faire chauffer casseroles et marmites pour les transformer.

Évidemment, plusieurs éléments vont entrer en compte pour évaluer la consommation d’un restaurant et notamment sa taille, ses horaires, ses équipements ou encore le nombre de couverts. On estime que la préparation d’un repas représente environ 1 kWh. La facture d’électricité mensuelle d’un restaurant est estimée à un peu plus de 3 300 € HT selon le fournisseur d’énergie Engie. Toutefois, il est difficile d’estimer une facture moyenne pour les restaurants car de nombreux critères entrent en jeu.

Quelle répartition pour les consommations ?

De nombreux postes de dépense influent sur la consommation d’un restaurant. D’après le fournisseur TotalEnergies, la répartition de la facture d’électricité d’un restaurant s’organise ainsi :

  • La cuisson, 30 % des dépenses énergétiques ;
  • La production de froid, 20 % ;
  • L’éclairage, 20 % ;
  • La ventilation, 15 % ;
  • Les bureaux, 10 % ;
  • La laverie, 5 %.

En moyenne c’est la cuisson qui représenterait le poste de dépense le plus important dans un restaurant. Cela peut s’expliquer par les nombreux appareils utilisés, dont certains électriques.

Vient ensuite la production de froid, notamment liée aux réfrigérateurs. Quasi similaire : l’éclairage et la ventilation nécessaires tant pour les équipes que pour les clients. À cela, il est possible d’ajouter d’autres postes de dépenses, liés à un bureau ou à une laverie.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.