L’électricité est un poste de dépense important pour un agriculteur. Les systèmes d’irrigation et les machines agricoles consomment énormément d’énergie. C’est pourquoi, beaucoup veulent se tourner vers l’autoconsommation. En profitant de l’énergie solaire pour produire de l’électricité, ils veulent réduire la facture. Quelles sont les diverses solutions photovoltaïques agricoles qui existent ? Comment bien choisir ? Quelle rentabilité espérer ? Quel budget prévoir ? Quelles sont les aides à l’autoconsommation ?
Photovoltaïque agricole : quelles sont les différentes solutions d’autoconsommation ?
Les agriculteurs intéressés par le photovoltaïque agricole peuvent se tourner vers une ou plusieurs solutions en fonction de la taille de leur exploitation et de leur activité.
1. Le hangar solaire photovoltaïque sur mesure
Un hangar solaire agricole peut être construit sur mesure pour répondre aux besoins particuliers d’une exploitation.
2. Le hangar photovoltaïque agricole clé en main
Certaines entreprises proposent des bâtiments solaires clé en main. Ils ont des dimensions standards. C’est une solution privilégiée pour faciliter les démarches. L’agriculteur loue son terrain à une société spécialisée qui se chargera de construire le hangar photovoltaïque de procéder à l’installation des panneaux solaires.
3. Ombrières solaires
Les ombrières solaires photovoltaïques sont des modules de production photovoltaïques qui permettent de générer de l’ombre au-dessus d’une place de stationnement. L’ombrière solaire agricole peut aussi venir s’installer aux dessus des cultures ou des pâturages et permet de créer de l’ombre pour les animaux.
4. Les trackers solaires et agrivoltaïsme
Le tracker solaire agricole est un panneau solaire photovoltaïque au sol qui suit la course du soleil. En cela, il reprend le principe d’un tournesol. Ces panneaux permettent d’optimiser la production d’électricité. En effet, ils bénéficient d’une exposition tout au long de la journée.
Ces trackers solaires permettent la pratique de l’agrivoltaïsme. Cela consiste à combiner la production d’électricité renouvelable et l’élevage ou la culture. Les trackers protègent les cultures et les animaux des intempéries. Et, comment ils pivotent, ils permettent aux végétaux de recevoir la bonne dose de soleil et d’ombre pour une croissance optimale.
Photovoltaïque agricole : quelle rentabilité en 2025 ?
La rentabilité d’un projet d’énergie solaire correspond à l’amortissement de l’investissement. C’est un critère à prendre en compte pour choisir la meilleure solution photovoltaïque agricole. En moyenne, on estime qu’un hangar photovoltaïque agricole est rentabilisé entre 8 à 12 ans.
Toutefois, cela varie au cas par cas. Pour calculer la rentabilité, il faudra mettre dans la balance :
- La puissance de l’installation ;
- Le prix des panneaux ;
- Le rendement ;
- Le taux d’autoconsommation.
La puissance des panneaux solaires
La puissance d’une installation photovoltaïque se mesure en kilowatt-crête (kWc). Comme l’explique EDF ENR « Il correspond à la délivrance d’une puissance électrique de 1 Watt, sous de bonnes conditions d’ensoleillement et d’orientation »
En règle générale, les exploitations agricoles disposent de fermes solaires d’une puissance d’environ 100 kWc.
Quel prix pour s’équiper de panneaux solaires photovoltaïques ?
Le prix de départ dépend du type de panneaux installés et du nombre de modules à poser. Les agriculteurs ont le choix entre :
- silicium monocristallin :
- silicium polycristallin ;
- silicium amorphe.
En général, on opte pour des panneaux monocristallins souvent plus performants. Il faudra compter environ 800 € HT par kWc installés en toiture. Une installation photovoltaïque agricole de 100 kWc implique donc un investissement de départ de 80 000 €.
Le rendement
Le rendement du panneau solaire représente le rapport entre l’électricité produite et le rayonnement solaire reçu. Il se calcule ainsi :
Rendement = Puissance électrique produite / Puissance solaire reçue
Il dépendra avant tout de l’ensoleillement de votre région comme le montre l’infographie ci-dessous.
Le taux d’autoconsommation
Le taux d’autoconsommation correspond à la quantité d’électricité photovoltaïque consommée dans le cadre de l’activité agricole. Selon les données du média spécialisé la France Agricole, le taux d’autoconsommation photovoltaïque d’un agriculteur se situe aux alentours de 80%.
Cela signifie que 80% de l’électricité produite par les panneaux est consommée sur place et 20% est être revendue en obligation d’achat (OA solaire).
Hangar photovoltaïque agricole gratuit : les aides à l’autoconsommation
En calculant bien la rentabilité, il est possible d’amortir rapidement le prix du hangar photovoltaïque. Le prix de revient est alors porté à 0. Pour accélérer la rentabilité et lever les freins à l’investissement, l’État a mis en place différents dispositifs d’aide pour encourager les professionnels de l’agriculture à passer au solaire.
La prime à l’autoconsommation
La prime à l’autoconsommation est versée tous les ans pendant cinq ans. Elle concerne les installations en toiture avec une puissance comprise entre 3 kWc et 100 kWc. En revanche, elle ne peut pas être demandée pour l’installation de panneaux solaires au sol.
| Barème de la prime à l’autoconsommation au T4 2024 – valable jusqu’au 31/01/2025 | |
| Puissance de l’installation | Montant de la prime |
| ⩽ 3 kWc | 220 € / kWc |
| ⩽ 9 kWc | 160 € / kWc |
| ⩽ 36 kWc | 190 € / kWc |
| ⩽ 100 kWc | 100 € / kWc |
| ≤ 500 kWc | 0 €/ kWc |
L’obligation d’achat de l’électricité
Les solutions photovoltaïques agricoles sont éligibles à l’autoconsommation avec vente du surplus ou vente totale. En vendant la totalité ou une partie de l’électricité produite, l’exploitation peut rentabiliser plus vite son investissement. Le contrat de rachat de l’électricité est établi en obligation d’achat pour une durée de 20 ans.
| Tarif d’achat du kWh en vente du surplus | Tarif d’achat du kWh en vente totale | |
| ⩽ 3 kWc | 0,1269 € | 0,1031 € |
| ⩽ 9 kWc | 0,1269 € | 0,0876 € |
| ⩽ 36 kWc | 0,0761 € | 0,1302 € |
| ⩽ 100 kWc | 0,0761 € | 0,1132 € |
La TVA déductible
Les exploitations agricoles redevables de la TVA peuvent récupérer la TVA de l’installation d’une solution photovoltaïque. Elle est portée à 20 % sur l’ensemble de votre parc photovoltaïque.
Une diminution de l’IFER
Les installations de plus 100 kWc sont soumises à l’Imposition Forfaitaire des Entreprises de Réseaux (IFER). L’IFER a été divisé par 2 entre 2020 et 2021. « le tarif s’appliquant aux centrales de production d’électricité d’origine photovoltaïque mises en service après le 1er janvier 2021 est ramené, pendant leurs vingt premières années d’imposition, au niveau de celui applicable aux centrales de production d’énergie électrique d’origine hydraulique » précise le Code général des Impôts. Cela permet de passer cette taxe de 8,16 €/kW/an à 3,394 €/kW/an les 20 premières années d’exploitation.
La hausse du taux de réfaction de 40 à 60 %
La réfaction tarifaire correspond une prise en charge financière des frais de raccordement photovoltaïques par l’État. Cette aide s’applique aux centrales photovoltaïques dont la puissance ne dépasse pas 500 kWc et permet d’accélérer la rentabilité du projet.
En effet, pour pouvoir injecter l’électricité dans le réseau Enedis et la vendre, il est nécessaire de le raccorder. Cette opération coûte entre 50 € et 100 € du mètre linéaire, financée à 60% par l’Etat.
Les aides locales
Certaines collectivités locales proposent des aides à l’autoconsommation. Il peut être intéressant de se renseigner pour voir si votre commune, département ou région peut en avoir mis en place pour encourager cette installation. Vous pouvez également vous renseigner auprès de la Chambre d’Agriculture qui saura vous conseiller.
Cumuler les aides, est-ce possible ?
Les modalités de cumul des aides ont été restreintes depuis l’arrêté du 6 octobre 2021. Ainsi, il n’est plus possible de profiter du cumul du tarif de rachat et des primes avec les aides publiques au photovoltaïque. En revanche, il est possible de cumuler le tarif de rachat avec la prime à l’autoconsommation.
Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.
Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.
