Face aux exigences du décret tertiaire et à la hausse des coûts de l’énergie, le suivi de la consommation énergétique dans le tertiaire devient incontournable. Comment le mettre en place ? Pourquoi se faire accompagner ? Quels sont les atouts d’un bon suivi énergétique pour une entreprise ?

Pourquoi suivre la consommation énergétique d’un bâtiment tertiaire ?

Avant d’agir sur la performance énergétique d’un bâtiment, il faut d’abord la mesurer. Ainsi, un suivi de la consommation énergétique tertiaire efficace contribue à la conformité au décret tertiaire et facilite le pilotage de la performance du parc immobilier sur la durée.

Des consommations tertiaires encore élevées en France

Le parc tertiaire français représente près d’un milliard de mètres carrés (973 millions selon l’ADEME, 2025), soit 1/4 du total des surfaces bâties du pays. Ce parc pèse pour un 1/3 de la consommation d’énergie finale et pour 1/3 des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments.

En outre, depuis 2000, la consommation finale d’électricité en entreprise a progressé d’environ 2 % par an, tous usages confondus, et de 0,8 % par an pour l’ensemble des énergies.

À noter que le secteur de la santé se classe au premier rang des plus énergivores, avec plus d’un cinquième de la consommation totale du parc tertiaire. Viennent ensuite les consommations d’énergie des bureaux (16,1 %) et le secteur de l’enseignement (14,2 %).

Plus précisément, le chauffage demeure le premier poste de dépense dans le tertiaire, mais d’autres usages (bureautique, climatisation, communication numérique, etc.) sont en forte croissance. Par exemple, la climatisation représente environ 32 % de la consommation d’électricité du tertiaire, contre 25 % en 2010.

Les bâtiments publics ne sont pas en reste, car ils représentent environ 40 % des surfaces tertiaires françaises. Toujours selon l’ADEME, leurs consommations ont encore augmenté de 4 % depuis 2020. Dans ce contexte, le suivi de la consommation énergétique dans le tertiaire s’avère incontournable pour une meilleure gestion de l’énergie de façon globale.

Un contexte réglementaire renforcé par le décret tertiaire

Depuis 2019, le dispositif éco-énergie tertiaire, issu du décret tertiaire, impose aux acteurs du secteur, publics comme privés, de réduire progressivement leurs consommations d’énergie finale.

Les objectifs sont ambitieux :

  • 40 % d’ici 2030 ;
  • 50 % d’ici 2040 ;
  • 60 % d’ici 2050, par rapport à une année de référence postérieure à 2010.

Tous les bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments à usage tertiaire dont la surface est égale ou supérieure à 1 000 m² sont concernés : bureaux, commerces, établissements scolaires, hôpitaux, équipements sportifs, etc.

Certaines exceptions existent (lieux de culte, constructions provisoires ou bâtiments à usage de défense et sécurité).

Sur base du suivi de la consommation énergétique dans le tertiaire, chaque structure doit déclarer annuellement ses consommations sur la plateforme OPERAT. Ces données servent à vérifier le respect des trajectoires fixées et à publier un « statut de conformité » visible par le public.

À noter que le non-respect des obligations expose les acteurs à une mise en demeure, puis à une publication nominative des contrevenants (« name and shame »). Ce dispositif incite donc à mettre en place un suivi de la consommation énergétique tertiaire précis et continu.

Qu’est-ce que la plateforme OPERAT ?

Mise en place par l’ADEME, la plateforme OPERAT centralise les données de consommation d’énergie des bâtiments tertiaires. Chaque année, les propriétaires ou exploitants doivent y saisir leurs consommations, les données climatiques, d’occupation et d’usage.
OPERAT calcule ensuite les indicateurs de performance et détermine la conformité du bâtiment vis-à-vis des objectifs décennaux du décret tertiaire.

Comment assurer efficacement le suivi des consommations énergétiques dans le tertiaire ?

La fiabilité du suivi énergétique repose sur une approche méthodique et sur le choix d’outils adaptés à la complexité des bâtiments tertiaires.

Les principes du suivi énergétique

Le suivi de la consommation énergétique tertiaire consiste à recueillir et à analyser l’ensemble des données relatives aux consommations d’énergie d’un bâtiment, à savoir électricité, gaz, réseaux de chaleur, eau chaude sanitaire, voire froid.

L’objectif est de comprendre comment, où et quand l’énergie est consommée pour pouvoir en réduire les besoins.

Concrètement, trois approches de suivi énergétique tertiaire coexistent :

  • le suivi manuel, basé sur des relevés périodiques et des tableaux de bord simplifiés ;
  • le suivi automatisé, reposant sur des capteurs connectés et des compteurs communicants ;
  • le suivi intégré, via une GTB (gestion technique du bâtiment) ou une GTI (gestion technique intégrée), qui centralise les données de tous les équipements énergétiques.

Ces données alimentent des indicateurs de performance énergétique (IPÉ) exprimés en kWh/m²/an, en euros/m², ou encore en ratio par usage (chauffage, ventilation, bureautique, etc.).

Ainsi, un suivi de consommation énergétique tertiaire régulier permet d’établir des courbes de tendance, d’identifier les anomalies de consommation et d’ajuster les réglages des installations pour améliorer et maintenir durablement la performance.

Les outils de suivi de la performance énergétique

Pour garantir la fiabilité et la continuité du suivi de la consommation énergétique tertiaire, les professionnels disposent aujourd’hui de solutions numériques de pilotage énergétique. Ces outils permettent de centraliser automatiquement les données de consommation, de les analyser en temps réel et de générer des rapports conformes au décret tertiaire.

Concrètement, un logiciel de suivi énergétique regroupe généralement plusieurs fonctions :

  • collecte automatique des données issues des compteurs ou des systèmes de supervision ;
  • visualisation graphique des consommations par site, par usage ou par période ;
  • détection des gaspillages et alertes en cas d’anomalie ;
  • génération d’indicateurs de performance adaptés aux obligations de déclaration sur OPERAT ;
  • création d’un historique des données, indispensable pour suivre les trajectoires de réduction et documenter les audits énergétiques tertiaires.

Les solutions les plus avancées intègrent aussi des modules de reporting dynamique ou de corrélation avec les données d’occupation, climatiques ou d’usage, afin de mieux comprendre les variations de consommation et d’identifier les leviers d’économie.

Logiciel de suivi énergétique dans le tertiaire : comment le choisir ?

Le choix d’un outil de suivi de la consommation énergétique dans le tertiaire ne doit pas se limiter au prix ou à l’interface.

Il doit répondre à plusieurs critères déterminants :

  • interopérabilité avec la GTB, les sous-compteurs ou les systèmes de supervision déjà en place ;
  • simplicité de lecture et qualité du reporting, pour une appropriation rapide par les équipes techniques ;
  • compatibilité avec la plateforme OPERAT, pour automatiser la saisie et la déclaration annuelle ;
  • assistance technique et accompagnement humain, car l’interprétation des données reste un levier essentiel d’amélioration continue.

Un outil de suivi de la consommation dans le tertiaire performant n’a de valeur que s’il est correctement exploité. Dans ce contexte, la plupart des organisations combinent aujourd’hui la technologie à un accompagnement d’experts en performance énergétique.

Compatibilité entre GTB et logiciel de suivi énergétique

Une GTB assure le pilotage en temps réel des équipements techniques (chauffage, ventilation, climatisation, éclairage), tandis qu’un logiciel de suivi énergétique analyse les consommations sur la durée. Les deux systèmes se complètent, car la GTB collecte les données afin que le logiciel de suivi les interprète et les valorise. Ensemble, ils permettent une vision à la fois opérationnelle et stratégique de la performance énergétique d’un site tertiaire.

Suivi de la consommation énergétique dans le tertiaire : pourquoi se faire accompagner ?

Le suivi de la consommation énergétique tertiaire exige du temps, des compétences et une lecture fine des données.

Être accompagné par un bureau d’études spécialisé permet de :

  • garantir la conformité réglementaire ;
  • fiabiliser la collecte des données ;
  • interpréter correctement les indicateurs ;
  • prendre des décisions cohérentes.

L’accompagnement au suivi de la consommation énergétique tertiaire facilite aussi la détection des déperditions et des gaspillages, l’identification des sources d’économies et la mise en œuvre d’actions correctives pertinentes.

Un partenaire spécialisé maîtrise également les spécificités du décret tertiaire, la plateforme OPERAT et les référentiels techniques associés. Son rôle est de transformer la donnée énergétique en un outil d’aide à la décision au service de la performance et de la sobriété énergétique.

Comment Opéra Énergie accompagne les acteurs du tertiaire dans le suivi de leurs consommations ?

Opéra Énergie propose un accompagnement global pour aider les acteurs du tertiaire à structurer et à fiabiliser leur suivi des consommations d’énergie.

Sur base d’un audit énergétique détaillé, nos experts assistent les professionnels du tertiaire dans la mise en place d’outils adaptés, la collecte et la centralisation des données, ainsi que la déclaration sur OPERAT. L’analyse des résultats permet ensuite d’orienter les plans d’action vers les postes les plus énergivores et de hiérarchiser les travaux d’efficacité énergétique, tout en bénéficiant d’aides comme les certificats d’économies d’énergie (CEE).

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 2019, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.