L’amortisseur électricité est une aide pour les entreprises face à l’augmentation des prix de l’électricité. Mise en place au 1er janvier 2023, elle s’adresse aux PME et TPE avec un compteur électrique d’une puissance supérieure à 36 kVA. Elle permet ainsi d’offrir un soutien aux professionnels non éligibles au bouclier tarifaire. Comment fonctionne l‘amortisseur électricité pour les entreprises ? Quelles sont les modalités de versement ? Quelles sont les démarches pour en bénéficier ?

L’amortisseur électricité : l’aide est prolongée en 2024 pour les PME et TPE

Annoncé le 27 octobre 2022 par les pouvoirs publics, l’amortisseur électricité est un dispositif permettant de réduire la facture d’électricité des entreprises dans un contexte de très forte hausse des prix. Cette aide pour les entreprises et les collectivités prend la forme d’un plafonnement du prix du MWh d’électricité sur une partie de la consommation annuelle d’une PME ou d’une TPE.

Cette aide dispose d’une enveloppe globale de 3 milliards d’euros. L’aide entrée en vigueur le 1er janvier 2023 est prolongée en 2024.

Quelles sont les conditions d’éligibilité ?

Inscrit par voie d’amendement dans le projet de loi de finances 2023 (PLF 2023), l’amortisseur électricité est ouvert à deux catégories d’entreprises au profil « Tarif Jaune » ou certains profils « Tarif Vert« :

  • Les TPE (non éligibles au plafonnement du prix de l’électricité à 280 €/MWh), avec moins de 10 salariés et un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros dont le compteur électrique présente une puissance strictement supérieure à 36 kVA ;
  • Les PME, les entreprises avec moins de 250 salariés et présentant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros ou un bilan inférieur à 43 millions d’euros.
  • Le contrat d’électricité doit avoir été signé avant le 30 juin 2023.

Cette aide est aussi ouverte aux collectivités locales et acteurs publics quelle que soit leur taille.

Quel est le montant de l’amortisseur électricité en 2024 ?

L’amortisseur électricité subit des évolutions en 2024. La prise en charge de l’Etat au titre de l’aide débute à partir de 250 euros le MWh pour une couverture à 75% de la facture d’électricité (contre 50% en 2023).

Quel était le montant de l’amortisseur électrique en 2023 ?

Ce dispositif prend la forme d’un plafonnement des prix de l’électricité, hors taxes et hors tarif d’acheminement, le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE). Il permet de ramener l’électricité à un prix moyen annuel de 180 € /MWh sur 50% du volume de consommation de l’entreprise. Le montant de l’amortisseur versé ne pourra pas aller au-delà de 320 €/MWh.

C’est l’État qui prend à charge le reste à payer. Pour rappel, selon les données de RTE, le prix du MWh est porté à 225,55 € le 20 décembre à 8 heures du matin.

Exemple de calcul de l’amortisseur électricité

Une PME dispose d’un prix moyen de l’électricité de 450 € par MWh. Sur 75% du volume, on plafonne le prix à 250 € par MWh. Ramenée à 100% de la consommation, cela permet d’arriver à un prix de 300 €/MWh.

Comment demander l’amortisseur électricité ?

Il n’y a pas de démarches particulières à faire pour demander l’amortisseur électrique. Il suffit de se rapprocher de son fournisseur d’électricité et de lui envoyer une attestation d’éligibilité. Une fois l’attestation d’éligibilité validée, la réduction du prix de l’électricité s’applique directement sur la facture de l’entreprise.

Combien de temps dure le dispositif de l’amortisseur électricité?

L’amortisseur électricité pour les entreprises est mis en place du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2023. Comme le bouclier tarifaire, il durait 12 mois initialement. Il est prolongé en 2024.

Quelles sont les modalités de cumul entre l’amortisseur électricité et l’aide pour les entreprises électro-intensives ?

L’amortisseur électricité professionnel n’est plus cumulable avec le guichet d’aides au paiement des factures d’électricité pour les ETI éligibles aux deux dispositifs.

Quelles sont les autres aides pour optimiser son budget énergie ?

L’amortisseur électricité n’est pas le seul levier que peuvent utiliser les entreprises pour alléger leurs factures d’énergie. Plusieurs autres dispositifs peuvent être activés.

L’optimisation de l’accise sur l’électricité

Les taxes représentent environ un tiers de la facture d’électricité des professionnels. La principale taxe sur l’électricité, l’accise sur l’électricité (ex CSPE) a fait l’objet d’une baisse exceptionnelle en 2022. Elle est passée de 22,5 € à 0,5 € pour les entreprises. Cette réduction de CSPE est reconduite pour l’année 2023.

Depuis le 1er février 2024, les taux de l’accise sur l’électricité sont de :

  • 20,5 €/MWh pour les entreprises dont la puissance de compteur est supérieure à 36 kVA ;
  • 21 € / MWh pour les petits professionnels et les ménages dont le compteur ne dépasse pas 36 kVA.

Cependant, certains professionnels peuvent bénéficier d’une exonération ou d’un tarif réduit. Pour la demander, vous pouvez vous faire aider par un courtier en énergie, comme Opéra Energie.

Les Certificats d’Economies d’Energie (CEE)

Les certificats d’économies d’énergie (CEE) imposent aux fournisseurs d’énergie et aux vendeurs de carburants d’engager des actions en faveur de la transition énergétique. De ce fait, ils peuvent proposer une prime énergie pour financer des travaux d’efficacité énergétique dans les locaux d’une entreprise. Ces travaux permettent de réduire les factures d’électricité et de gaz. Ils se traduisent par des économies d’énergie sur le long terme.

Caroline Dusanter
Caroline Dusanter

Diplômée d’un Master 2 du CELSA-Paris Sorbonne, Caroline s’est lancée comme rédactrice et chargée de communication éditoriale indépendante en 2017. Intéressée par les problématiques liées à la transition énergétique et à la mobilité, elle travaille avec Opéra Énergie depuis 2019.

Experte sur les problématiques liées à l'énergie et la rénovation énergétique, elle ambitionne à travers ses articles de faire de la pédagogie sur le marché du gaz et de l’électricité, en constante évolution.