Fortement dépendant des énergies fossiles et émetteur de gaz à effet de serre, le monde agricole entame une indispensable transition. Grâce aux CEE applicables au secteur agricole, les professionnels peuvent moderniser leur exploitation à moindre coût. Quelles sont les fiches CEE pour l’agriculture en 2025 ? Qui est éligible au dispositif ? Comment estimer le montant d’une prime CEE dans l’agriculture ?

CEE pour l’agriculture : définition et fonctionnement du dispositif

CEE pour l'agriculture : fonctionnement

Les CEE pour l’agriculture permettent aux exploitants de bénéficier de primes pour financer des travaux visant à améliorer la performance énergétique de leurs installations.

Instauré par la loi POPE en 2005, le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) constitue un levier financier pour encourager les actions d’efficacité énergétique des professionnels et des particuliers en France.

Marché CEE

Il repose sur le principe du « pollueur-payeur ». Ainsi, les fournisseurs d’énergie, appelés « obligés CEE », sont tenus de financer des actions contribuant à réduire la consommation énergétique, sous peine de sanctions.

Ces aides sont accessibles en se conformant aux critères d’éligibilité des fiches d’opérations standardisées, spécifiques à l’agriculture, qui détaillent les actions éligibles et les conditions à respecter.

Les professionnels de l’agriculture ont également la possibilité de percevoir une prime énergie à travers des opérations spécifiques ou des programmes d’accompagnement.

Les CEE dans l’agriculture offrent aux acteurs du secteur une opportunité de bénéficier d’un soutien financier pour :

  • moderniser les équipements indispensables à la production, aux cultures et à l’élevage, ainsi qu’au conditionnement de l’air et au confort des animaux ;
  • réduire les coûts énergétiques de production et de fonctionnement des équipements ;
  • contribuer activement à la transition énergétique du secteur agricole.

CEE agriculture : et les autres secteurs ?

Le dispositif des CEE a mis en place des fiches d’opérations standardisées par secteur d’activité pour faciliter la recherche des demandeurs. Ainsi, des CEE sont propres au tertiaire, d’autres CEE s’appliquent à l’industrie et les CEE dédiés au transport visent à décarboner le secteur le plus émetteur du pays

CEE agriculture : quelles sont les opérations d’efficacité énergétique éligibles aux CEE

En 2025, 28 fiches d’opération standardisées sont dédiées aux CEE dans l’agriculture. Applicables en France métropolitaine et dans les DOM, elles sont classées en 4 sous-catégories :

  • les équipements AGRI-EQ ;
  • la thermique AGRI-TH ;
  • les utilités AGRI-UT ;
  • les services AGRI-SE.

Fiches AGRI-EQ

On dénombre 11 fiches AGRI-EQ en 2025 qui font référence à des mesures d’amélioration de la performance des équipements et matériels agricoles :

  1. AGRI-EQ-101 – Module d’intégration de température installé sur un ordinateur climatique ;
  2. AGRI-EQ-102 – Double écran thermique ;              
  3. AGRI-EQ-104 – Écrans thermiques latéraux ;        
  4. AGRI-EQ-105 – Stop & Start pour véhicules agricoles à moteur ;  
  5. AGRI-EQ-106 – Régulation de la ventilation des silos et des installations de stockage en vrac de céréales ;
  6. AGRI-EQ-107 – Isolation des parois de serre ;      
  7. AGRI-EQ-108 – Stockage d’eau pour une serre bioclimatique ;      
  8. AGRI-EQ-109 – Couverture performante de serre ;
  9. AGRI-EQ-110 – Séchage solaire par insufflation des produits et co-produits agricoles et forestiers utilisant des panneaux solaires hybrides ;         
  10. AGRI-EQ-111 – Simple écran thermique ;
  11. AGRI-EQ-112 – Double paroi gonflable.   

Fiches AGRI-TH

Douze fiches CEE AGRI-TH liées à des opérations d’optimisation thermiques sont à la portée des professionnels en 2025. Elles concernent principalement les équipements de production de chaleur, d’eau chaude ou de froid, ainsi que le conditionnement des serres :

  1. AGRI-TH-101 – Dispositif de stockage d’eau chaude de type « Open Buffer » ;        
  2. AGRI-TH-102 – Dispositif de stockage d’eau chaude ;       
  3. AGRI-TH-103 – Pré-refroidisseur de lait ;
  4. AGRI-TH-104 – Système de récupération de chaleur sur groupe de production de froid hors tanks à lait ;
  5. AGRI-TH-105 – Récupérateur de chaleur sur tank à lait ;  
  6. AGRI-TH-108 – Pompe à chaleur de type air/eau ou eau/eau ;     
  7. AGRI-TH-109 – Récupérateur de chaleur à condensation pour serres horticoles ;  
  8. AGRI-TH-110 – Chaudière à condensation pour serres horticoles ;
  9. AGRI-TH-113 – Échangeur-récupérateur de chaleur air/air dans un bâtiment d’élevage de volailles ;
  10. AGRI-TH-117 – Déshumidificateur thermodynamique pour serres ;
  11. AGRI-TH-118 – Double tube de chauffage pour serres ;   
  12. AGRI-TH-119 – Système de déshumidification avec air extérieur.

Fiches AGRI-UT          

Quatre fiches d’opérations standardisées AGRI-UT visent à contrôler et à réguler des équipements de production de froid ainsi que des moteurs :

  1. AGRI-UT-101 – Moto-variateur synchrone à aimants permanents ou à réluctance ;
  2. AGRI-UT-102 – Système de variation électronique de vitesse sur un moteur asynchrone ;      
  3. AGRI-UT-103 – Système de régulation sur un groupe de production de froid permettant d’avoir une basse pression flottante ;
  4. AGRI-UT-104 – Système de régulation sur un groupe de production de froid permettant d’avoir une haute pression flottante.

Fiche AGRI-SE

Enfin, une seule FOST dédiée aux « services » est disponible pour les CEE dans l’agriculture : AGRI-SE-101 encourage le contrôle et les préconisations de réglage d’un moteur de tracteur.

CEE agriculture : rappels sur le contexte énergétique dans le secteur agricole

L’agriculture est le secteur d’activité qui a utilisé le moins d’énergie finale en 2023 en France : 3 % des 1496 TWh totaux consommés. En comparaison, le secteur du transport en consomme 34 % et l’industrie 19 %.

Même si les dépenses énergétiques agricoles restent faibles, le secteur de l’agriculture et pêche consomme majoritairement des produits pétroliers (69 %) qui représentent 6 milliards d’euros de coûts en 2022 (+ 45 %). Obtenir une prime CEE dans l’agriculture peut aider les professionnels à décarboner leur activité à moindre coût.

En outre, le secteur agricole est le plus mauvais élève en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées selon des chiffres de 2024 :

  • au méthane (CH4), principalement émis par les animaux (fermentation entérique) ;
  • au N2O, lors de la transformation de produits azotés (engrais, fumier, lisier, etc.).

En revanche, seuls 13% des émissions de GES du monde agricole sont liés à la combustion d’énergie, ce qui est très faible en comparaison avec les autres secteurs d’activités.

CEE agriculture : quels acteurs peuvent prétendre à une aide avec les CEE ?

Tous les acteurs du secteur pêche et agriculture peuvent prétendre à une prime énergie CEE dans le cadre de la mise en œuvre de mesures visant à décarboner et à consommer moins d’énergie :

  • les exploitants agricoles individuels ou en société (GAEC, EARL, SCEA, etc.) dans le secteur de l’agriculture biologique, du maraichage, des grandes cultures ou encore de l’élevage ;
  • les coopératives agricoles (collecte, stockage, transformation) ;
  • les CUMA (coopératives d’utilisation de matériel agricole) ;
  • les entreprises agroalimentaires liées à la production agricole ;
  • les organismes stockeurs (OS) ;
  • les groupements de producteurs ;
  • les organismes de conseil agricole ou techniciens de filière réalisant les démarches pour le compte des agriculteurs ;
  • les collectivités territoriales gérant des exploitations agricoles (ex. : lycées agricoles) ;
  • les bailleurs d’exploitations agricoles, si les travaux leur incombent ;
  • etc.

Prime CEE dans l’agriculture : comment la calculer ?

Pour calculer le montant d’une prime énergie pour les CEE dans l’agriculture, il convient de se référer aux critères de calcul repris dans chaque fiche d’opération standardisée.

Les critères peuvent être aussi variés que :

  • le nombre de litres de lait produits par an (AGRI-TH-103) ;
  • la puissance électrique d’un groupe de production de froid (AGRI-UT-104) ;
  • la puissance nominale d’un moteur et son usage (AGRI-UT-101) ;
  • la surface de serre chauffée (AGRI-TH-109) ;
  • la puissance du système de séchage (AGRI-EQ-110) ;
  • la zone climatique ;
  • etc.

La formule de calcul pour estimer le montant en kWhcumac de chaque opération d’efficacité énergétique éligible aux CEE dans le secteur agricole est disponible dans la FOST correspondante. Il convient ensuite de trouver le fournisseur d’énergie (éligible CEE) qui propose le barème de valorisation des CEE le plus intéressant pour convertir le montant en kWhc en euros.

À noter que le dispositif des certificats d’économies d’énergie dispose d’un marché propre en constante évolution. Des bonifications peuvent ainsi être disponibles pendant une période, tout comme le soutien à une opération peut disparaître.

Un accompagnement par un mandataire CEE s’avère souvent indispensable pour s’y retrouver et bénéficier des meilleurs montants de prime énergie pour une opération bénéfique à l’activité du demandeur.

Adaptabilité du dispositif des CEE au monde agricole

En 2025, de nouvelles fiches d’opérations standardisées dédiées à l’agriculture sont à la portée des acteurs du secteur pour décarboner leurs activités et réduire leurs coûts de fonctionnement. Cette évolution démontre la volonté du gouvernement d’atteindre la neutralité carbone grâce à la coopération de tous les secteurs. Toutefois, comme tout système perfectible, de nouvelles fiches verront sans doute le jour dans les années à venir selon les besoins identifiés et les technologies basse consommation qui se seront développées dans le secteur agricole.

Quels sont les atouts des CEE pour l’agriculture ?

Le dispositif des CEE dans l’agriculture offre aux acteurs du secteur une opportunité stratégique pour concilier performance économique et transition énergétique à moindre coût.

Un levier financier pour moderniser les exploitations

Les primes CEE pour l’agriculture permettent de financer une partie significative des investissements liés à l’efficacité énergétique, tels que l’installation de pompes à chaleur, l’isolation de bâtiments, comme les serres, ou la modernisation des systèmes de ventilation.

Ainsi, les CEE pour l’agriculture réduisent le reste à charge pour les exploitants et accélèrent la rentabilité des projets qui n’auraient pas pu voir le jour sans ce dispositif.

Des solutions adaptées aux besoins spécifiques du secteur

Les fiches CEE agriculture détaillent les opérations standardisées ciblant les postes les plus énergivores des exploitations, comme le chauffage des serres ou la motorisation des équipements.

Cela permet aux agriculteurs de bénéficier d’un accompagnement technique et financier sur des actions concrètes et pertinentes pour leur activité.

Une contribution active à la transition énergétique

En favorisant la réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, les CEE du secteur agricole s’inscrivent dans une démarche de durabilité avec l’objectif d’atteindre la neutralité carbone en France à l’horizon 2050.

Ainsi, ils permettent aux exploitants de répondre aux enjeux environnementaux tout en améliorant leur compétitivité.

CEE agriculture : comment Opéra Énergie accompagne les agriculteurs dans leur transition énergétique ?

Mandataire CEE, Opéra Énergie propose un accompagnement complet aux acteurs du secteur agricole pour les aider à bénéficier des meilleures primes CEE :

  • identification des opérations éligibles et pertinentes par activité ;
  • recherche des barèmes de valorisation des CEE les plus attractifs ;
  • montage des dossiers CEE ;
  • suivi administratif ;
  • mise en relation avec des professionnels de confiance pour la réalisation des travaux ;
  • etc.

Grâce à une bonne connaissance des enjeux du monde agricole, nos experts facilitent l’accès aux solutions de financement par les CEE dans l’agriculture afin que les professionnels du secteur puissent se concentrer sur leur métier tout en réalisant des économies.

Alexandre Stoecklin
Alexandra Stoecklin

Diplômée d'un master en environnement, Alexandra a exercé pendant quinze ans dans des bureaux d'études techniques.

Depuis 4 ans, elle est rédactrice web spécialisée sur les sujets liés à l'énergie et l'environnement. Passionnée par les enjeux de la transition énergétique, elle associe sa plume à son expertise pour rédiger des contenus qui répondent aux enjeux des entreprises.