Centrale photovoltaïque au sol : définition, démarches et aides
La mise en place d’une centrale photovoltaïque au sol est assortie de nombreux bénéfices pour les entreprises et les collectivités. Fixe, flottante ou sous forme de trackers, quelle type de structure installer ? Quel budget y allouer ? Découvrez le prix d’une centrale solaire ainsi que les démarches liées à l’installation.
Centrale photovoltaïque au sol : de quoi parle-t-on ?
Une centrale photovoltaïque au sol est un dispositif de production d’électricité où les panneaux solaires sont placés à même le sol. En général, il s’agit de fermes solaires de grande ampleur. Elles permettent de produire de l’électricité verte :
- pour alimenter en propre les locaux d’une entreprise ou d’une industrie ;
- favoriser la vente d’électricité au travers de contrats de PPA (Power Purchase Agreement) ou de vente sur les marchés de gros.
Dans les deux cas, les parcs photovoltaïques permettent d’accélérer la transition énergétique en France.
Comment fonctionnent les centrales photovoltaïques au sol ?
Le fonctionnement des centrales solaires au sol est similaire à celui de panneaux solaires installés sur des toitures. Ils sont positionnés en rangées et reliés entre eux afin de capter l’énergie solaire.
Le silicium présent dans les cellules photovoltaïques libère des électrons qui créent un courant continu. L’onduleur permet ensuite de transformer le courant continu en courant alternatif afin que l’électricité produite puisse être transportée sur le réseau.
Quels sont les différents types de centrales photovoltaïques au sol ?
On distingue plusieurs types de centrales solaires photovoltaïques au sol. L’installation dépend avant tout de la place au sol, du budget de l’investisseur de départ et des attentes en termes de production.
Les installations fixes
Installations les plus répandues, les centrales solaires au sol avec des panneaux fixes sont de grands champs photovoltaïques. Les panneaux sont ancrés dans le sol. Elles peuvent être installés pour un usage de production d’énergie mais aussi à protéger des animaux ou des cultures dans une logique d’agrivoltaïsme.
Les parcs de trackers
Les trackers solaires ou suiveurs solaires, sont des panneaux photovoltaïques articulés. A la manière des tournesols, ils suivent la lumière du soleil. Cela permet de maximiser la production d’électricité sur l’ensemble de la journée. Ces dispositifs peuvent générer jusqu’à 40% d’électricité en plus qu’une installation fixe.
Les centrales solaires flottantes
Enfin, les centrales solaires flottantes sont des centrales solaires posées sur l’eau. Elles permettent de tirer profit d’un plan d’eau inoccupé appartenant à une collectivité, une entreprise ou une industrie.
Où installer une centrale photovoltaïque au sol ?
Une centrale solaire au sol peut être implantée à différents endroits stratégiques. Le Code de l’Urbanisme prévoit des emplacements adaptés à l’installation de centrales solaires :
- un terrain non cultivable ;
- une friche industrielle ou agricole ;
- les terrains routiers ou ferroviaires délaissés routiers ;
- des plans d’eau inoccupés ;
- les sites pollués ;
- les terrains militaires fortement artificialisés ;
- les anciennes carrières ou site miniers ;
- les sites situés dans les Installations Classées Protection de l’Environnement (ICPE).
En général, il convient de disposer de plusieurs hectares de terrain plats, ensoleillés et parfaitement dégagés.
Le terrain choisi doit être relativement ensoleillé mais ne doit pas forcément être situé dans le Sud de la France.
Quelles autorisations pour installer des panneaux solaires au sol ?
La pose de panneaux photovoltaïques au sol est encadrée au niveau de la réglementation par le PLU. Ainsi, il est parfois obligatoire de déposer un permis de construire ou de réaliser une déclaration préalable de travaux. Cela dépend de la puissance nominale de l’installation, exprimée en kWc (kilowatt crête).
Jusqu’à 3 kWc : pas d’autorisation nécessaire
Jusqu’à 3 kWc, une installation solaire au sol d’une dimension maximale de 1,80 mètre de hauteur n’implique aucune formalités, sauf dans le cas d’une zone protégée. Il faut alors réaliser une déclaration préalable de travaux. Quelles sont les démarches à effectuer en fonction de la puissance et de la localisation du parc photovoltaïque ?
Pour les puissances comprises entre 3 et 1 MWc (hors zone protégée) : une déclaration préalable de travaux est nécessaire
Pour mettre en place une installation solaire au sol d’une capacité maximale de 250 kWc, il est nécessaire d’effectuer une déclaration préalable de travaux. Si le projet se situe dans une zone protégée, la construction d’un parc photovoltaïque de cette taille exige la soumission d’un permis de construire.
Au-delà d’1 MWc ou si le terrain est situé en périmètre protégé : un permis de construire est nécessaire
Enfin, au-delà d’1 MWc, il est impératif de demander un permis de construire à la mairie. Avant le décret du 26 décembre 2022, le seuil était fixé à 250 kWc. L’objectif du décret est de faciliter les démarches pour l’installation des centrales photovoltaïques.
En outre, si le terrain est situé en zone protégée et que la puissance de l’installation est supérieure à 3 kWc, un permis de construire est nécessaire.
Installation de panneaux solaires au sol : autres exigences réglementaires
Au-delà des formalités administratives locales, la mise en place d’une centrale photovoltaïque au sol impose la prise en compte d’autres aspects réglementaires. En effet, pour des raisons de protection de la biodiversité et de transparence vis-à-vis des habitants, d’autres analyses doivent être réalisés.
Analyse d’impact sur l’environnement
En vertu du le décret n° 2022-970 du 1er juillet 2022, une analyse d’impact environnemental est requise pour les projets de centrales solaires au sol avec une capacité de 300 kWc ou plus. Elle est obligatoire pour ceux dépassant 1 MWc de puissance.
Consultation publique locale
De plus, tous les projets excédant 1 MWc de puissance doivent faire l’objet d’une enquête publique d’au moins 30 jours. Ce processus vise à recueillir l’opinion des résidents locaux concernant le développement du parc solaire.
Étude de réverbération pour les zones aéroportuaires
Enfin, à proximité des aéroports et aérodromes (dans un rayon de 3 km), il est nécessaire de réaliser une étude de réverbération pour prévenir les risques d’éblouissement des pilotes, garantissant ainsi la sécurité aérienne.
Quel est le coût d’une centrale photovoltaïque ?
Il faut compter environ 800 € par kWc pour l’installation d’une centrale photovoltaïque au sol, d’après un rapport de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publié en 2019.
Toutefois, le coût total d’une centrale photovoltaïque au sol dépend de nombreux critères qui ne permettent pas d’avancer un montant précis.
Quelles sont les aides pour l’installation d’une centrale photovoltaïque ?
Afin de développer une centrale solaire au sol, il est possible de bénéficier d’aides. Ces subventions publiques permettent de minimiser les frais d’investissement. Toutefois, elles restent moins nombreuses que pour les installations en toiture.
❌ L’obligation d’achat
A l’exception des ombrières de parking, la mise en place de panneaux solaires au sol ne permet pas dans la plupart des cas de bénéficier du mécanisme d’obligation d’achat (OA solaire) pour vendre le surplus d’électricité ou la totalité de la production.
❌ La prime à l’autoconsommation pour les entreprises
De la même manière, la prime à l’autoconsommation est réservée aux installations en toiture. Il n’est donc pas possible de la demander pour un parc photovoltaïque.
✅ La récupération de TVA
Les organisations assujetties à la TVA peuvent récupérer cette taxe sur l’achat et l’installation des panneaux solaires. Elle représente 20% du projet TTC.
✅ Une réduction d’IFER
Les centrales photovoltaïques de 100 kWc et plus sont soumises à l’Imposition Forfaitaire des Entreprises de Réseaux (IFER). Elles peuvent bénéficier d’un taux réduit. « Le tarif s’appliquant aux centrales de production d’électricité d’origine photovoltaïque mises en service après le 1er janvier 2021 est ramené, pendant leurs vingt premières années d’imposition, au niveau de celui applicable aux centrales de production d’énergie électrique d’origine hydraulique » stipule le Code général des Impôts. Cette taxe passe de 8,16 €/kW/an à 3,394 €/kW/an durant les 20 premières années d’exploitation.
✅ Les aides des collectivités locales
Les collectivités locales proposent parfois des aides. Elles peuvent concerner les projets de centrales photovoltaïques au sol. Les entreprises et porteurs de projet ont donc tout intérêt à se renseigner auprès de la mairie, la région ou le département dont ils dépendent.