Electricité : hôteliers et restaurateurs veulent renégocier leurs contrats « hors-sol »
Le 12 février, dans un communiqué à l’attention du ministre de l’Economie, deux syndicats de l’hôtellerie et de la restauration demandent à renégocier d’urgence les contrats d’électricité jugés exorbitants.
Jusqu’à 59% des professionnels tenus par des contrats très élevés
Lundi, Catherine Quérard, présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR) et Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) ont dénoncé les contrats d’énergie « hors-sol » qui ont cours dans leur secteur. Les deux syndicats réclament une réunion avec Bruno Le Maire (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique) ainsi que les principaux fournisseurs et distributeurs d’énergie afin de s’entendre sur les modalités de renégociation des contrats.
D’après une enquête menée par l’UMIH et le GHR, fin janvier, 59% des professionnels du secteur sont tenus par des contrats d’approvisionnement en énergie à des prix extrêmement élevés, c’est-à-dire supérieurs à 180 euros le MWh. Alors même que le prix du mégawattheure se situe à « moins de la moitié de ce prix », alertent les syndicats.
+44,6% de défaillances d’entreprises
Ce n’est pas tout. Toujours selon l’enquête « 10 à 15% des professionnels seraient même liés par des contrats avec des tarifs dépassant les 350 euros le MWh ». Les syndicats, par la renégociation, cherchent à prévenir les conséquences de ces contrats élevés : « Ces contrats sont très dangereux car ils pèsent sur la rentabilité des entreprises à tel point que certaines sont désormais dans l’incapacité de faire face à leurs charges d’exploitation et au remboursement de leurs dettes (…) le chiffre des défaillances d’entreprises dans le secteur a augmenté de 44,6% entre 2022 et 2023 selon la Banque de France ».
En plus des prix de l’énergie, les coûts des matières premières et des frais de personnel sont aussi un sujet. « Ils [les professionnels] essaient d’ajuster leur prix. Mais, les augmentations ne peuvent être la seule réponse d’autant qu’elles se heurtent à un pouvoir d’achat des Français qui se contracte depuis des mois », explique Thierry Marx. Le communiqué conclut : « Il est nécessaire de réactualiser la charte signée par les principaux fournisseurs en octobre 2022, pour embarquer tous les intervenants du secteur de l’énergie et leur demander de mettre en place un vrai mécanisme de renégociation des contrats en cours, avec des résiliations sans frais ».
Source : AFP