Les PME-ETI européennes voient la transition énergétique comme une opportunité mais les obstacles financiers restent un frein.

Malgré une prise de conscience accrue de l’importance de la transition énergétique et des opportunités qu’elle représente, les PME-ETI européennes se heurtent à des obstacles financiers qui freinent leur passage à l’action, selon une étude.

85% des entreprises interrogées voient la transition énergétique comme une opportunité de croissance

Mardi 17 juin a été publiée la troisième édition du baromètre réalisé par le fonds d’investissement européen Argos Wityu et le cabinet de conseil BCG, fondée sur une enquête auprès de 700 entreprises à travers sept pays d’Europe. On y découvre que les entreprises européennes de moins de 5 000 salariés affichent une attitude résolument optimiste face au changement climatique : 85 % d’entre elles considèrent ce défi comme un vecteur de croissance, soit une hausse notable de 18 points par rapport à 2024.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre reste la priorité principale pour 77 % des répondants (+3 points), suivie de près par un intérêt croissant pour l’économie circulaire et le recyclage (59 %, soit +17 points). La préservation de la biodiversité, elle, perd du terrain avec seulement 20 % des entreprises qui la placent comme priorité, en recul de 7 points. Pour Fabien Berté, managing partner chez Argos Wityu, ce changement de posture traduit un réel changement de paradigme : « Le changement climatique n’est plus vu uniquement comme une menace, mais aussi comme une opportunité stratégique pour innover et créer de la valeur ».

Par ailleurs, 88 % des PME-ETI sondées considèrent la transition énergétique comme « importante » ou « critique », un chiffre en progression de trois points comparé à l’année précédente. Certaines géographies se démarquent également : en 2025, l’Allemagne (+21 points) et l’Italie (+18 points) sont les pays où les investissements en faveur de la décarbonation ont le plus progressé.

52% Soit la part des entreprises interrogées estimant incertain le retour sur investissement dans la transition énergétique.
48% Soit la part des PME-ETI interrogées déclarant investir dans la décarbonation.

Un élan freiné par l’aspect financier

Si l’ambition est bien présente, sa concrétisation reste freinée par des contraintes économiques considérables. Selon l’étude, 61 % des entreprises interrogées estiment que les coûts associés à la transition sont trop élevés au regard de leurs ressources. Cette difficulté est accentuée par un manque de financements disponibles et par la nature incertaine du retour sur investissement, pointée par 52 % des répondants (+15 points).

Actuellement, seules 48 % des PME-ETI déclarent investir dans leur décarbonation. Parmi elles, 32 % le font avec un plan structuré, un chiffre qui a triplé depuis 2023. Le soutien des fonds d’investissement semble jouer un rôle décisif dans cette dynamique : 60 % des entreprises accompagnées affirment engager des investissements dans leur transition énergétique.

Comme le souligne Marion Baudel, associée chez BCG, « le financement est aujourd’hui le nœud du problème. Les entreprises sont prêtes à agir, mais elles manquent de moyens pour transformer l’ambition en action concrète ».

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.